Le 14 décembre dernier, la FGTB Verviers-Ostbelgien renouvelait ses instances lors d’un Congrès statutaire. Christian Jacquemin en reste le président. Il sera accompagné par Morgane Thomas élue vice-présidente et Daniel Richard confirmé à son poste de secrétaire régional interprofessionnel. Ce congrès fut aussi l’occasion de présenter aux militants les prochains combats qu’entend mener le syndicat socialiste verviétois.
Audrey Degrange
Un congrès statutaire, c’est un moment central dans l’organisation d’un syndicat. C’est là que les affiliés désignent leurs représentants et définissent les grandes lignes directrices qui seront poursuivies ces 4 prochaines années. Les combats seront nombreux. Le premier concerne le principe de laïcité au sein même de la FGTB. « Nous, on ne veut pas faire de prosélytisme et favoriser une culture, une religion plus qu’une autre et donc on l’a inscrit dans nos statuts, explique Christian Jacquemin, Président FGTB Verviers-Ostbelgien. Que nous étions neutres à ce niveau-là, qu’on respecte toutes les religions, toutes les cultures. Tout le monde est le bienvenu chez nous à l’exception de l’extrême droite évidemment, mais que cela ne peut pas avoir une influence sur notre fonctionnement et nos combats. »
Trop souvent, les origines ou religions sont sources de division et font le jeu de l’extrême-droite. Ce qui inquiète le syndicat. « L’extrême-droite commence vraiment à reprendre du poil de la bête en Europe. On voit même qu’en Allemagne où on pensait que c’était de l’histoire ancienne, on voit que ça resurgit un peu partout. On voit ce que les différents gouvernements sont en train de faire notamment en France avec la loi immigration qui vient d’être votée et toute la polémique qu’elle fait. On voit ce qui se passe aussi au niveau européen avec de nouvelles décisions par rapport à un mur pour l’accès aux personnes qui voudraient venir en Europe. Donc, on s’inquiète de cette problématique et on alerte car l’histoire est là pour nous le confirmer, il y a de grands dangers sur l’arrivée de l’extrême-droite en Europe. »
A la veille de 2024 et des prochaines élections, les rouges sont bien décidés à peser dans les débats. Ils plaident notamment pour la mise en place d’une filière alimentaire locale basée sur le développement d’une collaboration entre les producteurs locaux et les cuisines de collectivité des hôpitaux et maisons de repos relevant des intercommunales. « Ça permettrait de faire un lien entre santé et alimentation, ça permettrait de remettre les pouvoirs publics locaux, pour autant qu’ils s’entendent, comme leviers de développement, détaille Daniel Richard, Secrétaire régional interprofessionnel – FGTB Verviers-Ostbelgien. Ça permettrait de pérenniser un certain nombre d’activités aujourd’hui précaires, je pense à ces jeunes maraîchers qui se lancent. Ça permettrait d’avoir une réelle volonté de coordonner cette production pour essayer de répondre aux besoins. »
Autre préoccupation, le maintien du modèle social dans un monde qui change et où la croissance économique ne sera plus la norme. « Nous tenons absolument à ce modèle social parce que c’est un modèle qui est porteur d’égalité à travers la sécurité sociale, à travers une société juste, à travers des services publics dotés de moyens suffisants. Et c’est de ça dont on a besoin pour le monde de demain. Je pense que l’expérience du confinement nous l’a bien montré», conclut Daniel Richard.
Enfin, la paix sera aussi un défi dans une actualité anxiogène où les conflits ne cessent de se multiplier et mettent à mal le vivre ensemble.