Jurek Ciechanowki, à part pour certains initiés, et une partie de Verviers, ce nom n’est pas spécialement illustre dans le milieu sportif. Et pourtant, à 32 ans, le Heusytois officie au plus haut niveau dans sa discipline, le hockey sur gazon. Jurek est arbitre en division d’honneur, et à ce titre, il doit maitriser les nerfs de quelques-uns de nos Red Lions, comme Tom Boon, John-John Domen ou Florent Van Aubel. Nous sommes allés à sa rencontre...
Dimanche 6 décembre, 14H, Jurek se présente au complexe du Royal Leopold Club, à Uccle. C’est son quotidien dominical depuis près de sept ans , en division d’honneur. Il y retrouve Céline, avec qui il va officier à l’occasion du derby bruxellois entre le Leopold ucclois et le Daring de Molenbeek. Jurek a bien eu le temps de se familiariser avec les règles, parfois compliquées, de cette discipline, puisqu’il la pratique depuis ses 4 ans, à Verviers. "Mes parents étaient impliqués dans le club de Verviers, à Maison-Bois, j’y ai donc fait mes débuts de manière assez naturelle", raconte Jurek. "De toute façon, le caractère très fair-play de ce sport me plaisait, ce qui m’a encouragé à poursuivre"
16 ans d’abitrage en nationales
Pour lui, la suite logique, c’était l’arbitrage, mais l’apprentissage fut parfois âpre à intégrer. "J’ai commencé à l’âge de 12 ans, dans les championnats féminins, et croyez-moi, ce n’est pas simple...il faut dire que les règles, qui ne sont déjà pas simples, le sont encore moins pour les dames"
Après avoir réussi les tests nationaux, Jurek débutait alors ses premières rencontres à l’échelon du pays. Cela fait 16 ans qu’il écume les quatre coins de la Belgique. Et malgré l’expérience, il faut être capable de régulièrement se remettre en question. "Ce qui est finalement le plus compliqué, c’est quand même la gestion d’un match, ce n’est franchement pas donné à tout le monde".
L’image d’Epinal du hockey sur gazon est souvent celle du fair-play, d’un grand respect entre joueurs, mais alors, est-ce parfois réellement tendu et y a-t-il de vrais bad boys difficiles à gérer ? "Oh, des bad boys, on en trouve dans tous les sports, mais il y en a des plus gentils que d’autres, ou moins rancuniers, il faut juste s’adapter à la situation. Mais si je dois prendre pour exemple certains matches de football qui dégénèrent, il est clair qu’avec un arbitre de hockey, les rencontres ne vont pas jusqu’au bout".
Côtoyer la crème du hockey belge !
Evoluer aux côtés de personnalités comme Tom Boon, et dans des infrastructures de ce niveau, c’est aussi très plaisant. "Si je dois prendre l’exemple du Leopold, c’est vrai que ce sont de magnifiques infrastructures, et en région bruxelloise, il y en a encore d’autres. C’est une question de moyens et qui plus est, les clubs sont bien subsidiés. A titre de comparaison, le HC Verviers, par rapport au Leopold, c’est un peu comme un club de provinciale en football, comparé à Anderlecht ou le Standard".
Dimanche dernier, Jurek partageait le sifflet avec la Namuroise Céline Martin-Schmets. Les femmes sont-elles plus présentes dans l’arbitrage du hockey que dans le foot par exemple ? "Bien plus que dans le football ou d’autres disciplines, elles sont assez nombreuses et surtout, elles sont très respectées et effectuent un excellent travail. Céline, par exemple, aurait dû représenter la Belgique lors de la coupe du monde indoor, au Country Hall de Liège, mais la compétition a été reportée à cause du covid".
En bras de chemise, à des températures frisant le zéro, Jurek a sifflé sa dernière rencontre de l’année aujourd’hui (dimanche 13 décembre) à Namur, place maintenant à la trêve hivernale jusqu’au mois de février…