Les inondations de l’été dernier n’ont pas touché que la vallée de la Vesdre. Les Pays-Bas ainsi que l’Allemagne ont aussi été impactés. Pour aider les pays et régions à se relever, l’Union européenne à mis à disposition un « Fonds européen de solidarité ». Ce mercredi, une délégation représentée par trois parlementaires dont l’eurodéputé belge, Pascal Arimont, s’est rendue à Eupen et Verviers. Son objectif ? Faire le point sur les travaux de reconstruction et interroger les bourgmestres des communes sinistrées sur leurs besoins.
Audrey Degrange
Ils sont membres de la commission Développement régional au Parlement européen et depuis ce lundi, ces parlementaires sillonnent les pays touchés par les inondations de juillet dernier. Après l’Allemagne et les Pays-Bas, c’est à Eupen qu’ils se sont rendus ce matin pour se rendre compte des dégâts occasionnés par la montée des eaux. « C’est toujours bien pour quelqu’un qui fait de la politique d’écouter les gens sur le terrain car ce sont eux qui connaissent le mieux la vérité et la réalité de terrain. Leurs témoignages sont d’une importance majeure, dévoile Pascal Arimont, Eurodéputé belge et membre de la Commission Développement régional. On est allé ce mardi voir dans la Vallée de l’Ahr en Allemagne. C’est dévasté. Pour les gens qui y habitent, c’est une perte de sens de vie, une perte de leur existence matérielle. On est là pour leur dire qu’on est avec eux et qu’on essaie de les aider. »
Une solidarité appréciée par les bourgmestres de la vallée de la Vesdre. A Verviers, Muriel Targnion a ainsi pu les interpeller sur le fonds de solidarité mis en place par l’Europe. Un soutien financier qui ne prendrait pas assez en compte la possibilité de reconstruire tout en étant résilient. « Je pense à l’école d’Ensival qu’on souhaiterait rénover de manière résiliente en la mettant sur pilotis avec des fonctions au rez-de-chaussée qui pourraient être inondables le cas échéant. La Communauté nous encourage à faire une école mais à 6 millions au lieu de 10, explique-t-elle. Là, on se dit que c’est l’aspect résilience que l’on va devoir mettre de côté. C’est dommage de construire à l’heure actuelle, une école à côté de l’eau qui ne serait pas résiliente aux inondations. On a vraiment message à porter à l’Europe pour qu’elle puisse aider soit la Communauté, soit la Région ou directement les villes. »
Un sentiment partagé par les bourgmestres de Limbourg et de Pepinster, invités également à faire le point sur l’état de leur commune et leur besoin autour d’une table ronde. Et tous s’accordent. Les catastrophes naturelles ont montré la vulnérabilité des régions européennes. Face au changement climatique, il devient urgent de réfléchir à de nouvelles stratégies et surtout de nouveaux financements. « Si on reconstruit, on doit penser maintenant à comment aménager le territoire pour que le fleuve ou la rivière ne dépassent pas. Où sont les zones où on peut laisser couler l’eau pour qu’il n’y ait pas de dégâts dans les villes ou les villages, poursuit Pascale Arimont. Ce genre de fonds n’existe pas encore. C’est un angle mort de toute la législation des fonds européens. On est donc venu pour discuter avec les bourgmestres pour voir ce qu’ils pensent de cette idée. Et si elle est bonne comment la promouvoir au niveau européen ? Nous sommes responsables au parlement mais c’est la commission qui doit proposer et c’est le conseil donc les Etats-membres qui doivent aussi décider s’ils trouvent que l’idée est bonne. »
Cette idée d’un fonds d’adaptation au changement climatique devra donc faire son chemin mais est aujourd’hui indispensable pour qu’une vraie solidarité européenne puisse se mettre en place.