10 mois après les inondations, la situation est toujours problématique pour bon nombre de sinistrés. Pour ne pas les oublier et rendre hommage aux personnes disparues, une chaîne humaine a été organisée ce dimanche le long de la Vesdre.
Audrey Degrange avec RTC Télé Liège
La solidarité en Flandre, c’est loin d’être un vain mot. Au lendemain des inondations, ils sont des centaines puis des milliers de bénévoles à se rendre dans la Vallée de la Vesdre pour prêter main forte aux sinistrés. Ce dimanche encore, ils étaient plus de 5000 à avoir répondu à l’appel lancé par l’Asbl Herent Help pour former une chaîne humaine et attirer l’attention sur une détresse toujours bien d’actualité. « Aujourd’hui, je veux dire à tout le monde en Flandre que ce n’est pas encore fini, tout n’est pas encore en ordre, explique Diet Uytterhoeven, Organisatrice du mouvement – Asbl Herent Help. En Flandre, les gens se disent que 10 mois après ça doit être ok mais quand tu vois ce qu’il reste à faire. On rend donc hommage, on fait un petit clean up et on permet aux gens de se retrouver. »
De Verviers à Chênée en passant par Pepinster ou Trooz, la désolation est toujours la même. 10 mois après la catastrophe, la reconstruction est loin d’être effective. Les villages et les visages des sinistrés restent meurtris. Colère et sentiment d’injustice sont palpables. « Si je dois résumer se lance Charles Clessens, Sinistré à Trooz. L’aide que nous avons reçue quand elle émanait des organisations horizontales donc les voisins, les bénévoles etc, elle a fonctionné. La configuration verticale donc l’aide qui venait d’une hiérarchie comme les pouvoirs publics, elle a été d’une nullité astronomique. »
« Actuellement, je vis dans un garage que nous avons aménagé en petit studio avec ma femme et mon petit chien. J’ai tout perdu, tout mes rêves, mes ambitions » explique Édouard Sciascia, Sinistré à Vaux-sous-Chèvremont
Une minute de silence, des croix en mémoire des victimes, des fanions pour ne pas oublier, l’initiative est appréciée et réconforte. « C’est un très bel hommage rendu aux victimes, il fallait quand même bien un jour qu’on se souvienne des gens. J’ai perdu mon frère et ma belle-soeur. Ils sont morts noyés et tous les jours je passe devant leur maison qui n’existe plus, c’est vraiment très très dur », poursuit Edouard Sciascia.
Réconcilier les habitants avec la rivière était aussi l’un des objectifs poursuivis par ce mouvement de chaîne humaine mais il faudra encore du temps pour oublier ce drame.