Le 15 décembre 2015, Khadija, qui est infirmière au CHR de Verviers, quitte l’hôpital quand un homme surgit par derrière et tente de lui arracher son panier en osier. L’individu alors lui plante trois coups de couteau dans l’épaule et la poitrine, puis il s’enfuit en courant par le parc de la Tourelle, poursuivi par un témoin. L’agresseur réussira à s’enfuir par la rue de Louvain.
Grâce aux témoignages de la victime et du courageux intervenant qui l’ont reconnu sur photo d’abord, derrière une vitre sans tain ensuite, la police parvient à identifier un suspect, Yacin (25 ans) de Verviers. Mais ce dernier nie fermement être l’auteur de l’agression. S’il était bien à l’hôpital ce jour là pour conduire son frère, blessé lors d’une dispute familiale, à l’heure de l’agression, 20h 05, il dit qu’il était en train de la conduire à St Elisabeth parce que cela traînait trop aux urgences.
Devant le tribunal correctionnel, il niait toujours être l’auteur de l’agression. Mais il a beaucoup varié lors de ses déclarations à la police sur l’enchaînement des circonstances l’ayant conduit à l’hôpital. « Pourquoi mentir sur des détails si précis si l’on n’a rien à cacher », avait plaidé Me Lambert, partie civile. De plus, Khadija, présente à l’audience, avait confirmé : « C’est bien lui ».
Mais le ministère public avait quand même des doutes quant à la culpabilité de Yacin, et avait pris alors une position difficile en demandant son acquittement.
« Comment imaginer qu’alors qu’il conduit son frère pour être soigné, il ait brusquement décidé de commettre cette agression avec un couteau de cuisine qu’il aurait eu sur lui mais sur lequel on ne retrouve aucun ADN ? » avait plaidé son avocat qui jugeait aussi impossible qu’après avoir fui à pieds par la rue de Louvain, il se soit retrouvé cinq minutes plus tard à la clinique Ste Elisabeth.
Le tribunal a donc suivi cette double argumentation, en acquittant Yacin. (L.B.)
