Le 13 mai 2020, deux fillettes viennent se plaindre à la zone de police du Pays de Herve d’avoir vu le long de la ligne 38 un homme exhiber ses parties génitales devant elles. Un policier se rend à l’endroit indiqué, et trouve sur un banc un homme qui correspond à la description faite par les gamines. Il s’agit de Jean Luc, 35 ans, qui est évidemment emmené au poste et auditionné par le policier, quasi certain de détenir le bon suspect, ce qu’il nie. Toutefois, le dossier sera par la suite classé sans suite.
Mais entre-temps, l’accusation d’exhibition qu’il rumine le tourmente. Et le 14 septembre, à la vue de deux autres policiers qui n’ont rien à voir avec cette histoire, il pose un acte insensé en se déculottant et en agitant son sexe vers eux, tout en les injuriant de « fils de pute ». Ce qui aggrave son cas, c’est que ce geste se déroule à proximité immédiate d’une école, à 15h55, avec donc le risque d’une sortie des enfants.
Jean Luc est donc accusé cette fois réellement d’exhibitionniste, dont il doit répondre devant le tribunal correctionnel. Et où son explication est assez surréaliste. « J’ai été victime d’une injustice en étant accusé faussement d’exhibitionnisme. J’ai mijoté cela dans ma tête pendant des semaines, alors je suis passé réellement à l’acte en baissant mon froc ! Il faut dire que j’avais bu. »
Pour Mme Herman, ministère public, cette explication n’a aucun sens. Il n’a pas été accusé, simplement auditionné, et le dossier a d’ailleurs été classé. On dirait qu’il a des problèmes avec la police ou l’autorité, puisqu’il a déjà été condamné à un an de prison en 2019 pour rébellion et menaces, notamment envers le ministre Pierre-Yves Jeholet. Et qu’il y a encore deux dossiers en attente pour harcèlement et coups. Elle réclame donc le maximum de la peine, soit 1 an de prison.
Son avocate Me Campagna, reconnaissant que ce qu’il avait fait n’était pas très malin, explique qu’il avait été profondément blessé par cette fausse accusation, ce qu’il considérait comme une injustice qu’il ruminait sans cesse. D’autant plus qu’il a été victime de crachats et d’injures, ce qui veut dire que l’accusation avait fuité dans le public. Elle demande un peine de travail ou un sursis probatoire. Jugement dans un mois. (L.B.)