C’est parce que Lucienne (prénom d’emprunt) avait arrêté de se rendre chez son oncle et parrain, le frère de son père, à cause du confinement, qu’elle a pu se confier à sa grand-mère (la mère des deux frères) le traitement abject qu’elle subissait chaque fois qu’elle se rendait chez lui, un week-end sur deux. A sa grand-mère effarée, elle révèle avec des mots d’enfants qu’elle est victime de viols de la part de son parrain, régulièrement, depuis qu’elle a 4 ans et demi. Accusations qu’elle répètera à sa mère et aux enquêteurs, sans jamais en varier.
C’est pourquoi Denis (prénom d’emprunt pour protéger la victime), 30 ans, s’était retrouvé devant le tribunal correctionnel pour en répondre. Où comme il l’a toujours fait il niait tout en bloc. « Je m’entendais bien avec elle. Je ne comprends pas ces accusations. Je suis perdu ».
Pour Me Géréon, partie civile, on se demande bien pourquoi l’enfant inventerait de telles choses, alors qu’elle aimait bien son oncle. C’était aussi un argument de Mme Philips, ministère public. « . La gamine s’est livrée à sa grand-mère, toute seule, sans qu’on l’y pousse. Son audition vidéo filmée par les enquêteurs spécialisés est convaincante, et l’expert l’a estimée crédible. Pour de tels faits réellement ignobles, il n’ y a pas de place pour la clémence. Elle réclamait donc une peine de 4 ans de prison ferme.
Mais la défense assurée par Me Olivier Pirard annonçait d’emblée qu’elle plaiderait l’acquittement au bénéfice du doute. Et des doutes, l’avocat avance plusieurs arguments pour les établir. Et parmi ceux-ci, un argument massue et en effet assez incroyable : il ne figure même pas au dossier un examen gynécologique de la petite fille, et donc les viols ne peuvent être établis de manière certaine.
Un argument suivi par le tribunal, qui acquitte Denis au bénéfice du doute. (L.B.)