C’est un dossier quasi inimaginable qui a abouti avec une rapidité inhabituelle, devant le tribunal correctionnel de Verviers : un père y est accusé d’avoir violé sa fille quotidiennement, matin et soir, pendant 5 ans, et ce depuis l’âge de 7 ans ! Un dossier d’une extrême révulsion, qui pourrait valoir à son auteur une peine de 12 ans de prison !
C’est en mars dernier que Karine (nom d’emprunt), âgée alors d’à peine 12 ans, ose révéler, et encore par sms, à sa mère le calvaire qu’elle subit de la part de son père depuis cinq ans, c’est-à-dire être violée de toutes mes manières possibles quasi deux fois par jour depuis cinq ans ! Sous les conseils d’un copain à qui elle s’en était ouverte. La mère, complètement désemparée, refilera la patate chaude à son propre père, qui lui fera le nécessaire pour déclencher l’action judiciaire qui débouchera sur l’arrestation du père, Yves, un Verviétois de 41 ans.
Et, avec une rapidité réellement exceptionnelle, devant le tribunal correctionnel, où Yves comparaît évidemment détenu. Et où, après avoir nié ces accusations en traitant sa fille de menteuse, il a reconnu les faits en admettant cet élément stupéfiant : « oui, j’étais amoureux de ma fille » mais ne sachant pas expliquer comment il en était arrivé à une telle dérive. Car ce qu’a subi la fillette de la part de son père est inimaginable : pénétrations vaginales mais aussi anales, et fellations fréquentes. A raison de deux fois par jour, matin et soir ! Et dire que pendant que tout ça se passait un 5ème enfant est né dans le couple !
Des dégâts immentissimes
Mais lorsqu’on le traite de pédophile, Yves se cabre. « Ah non, je ne suis pas attiré par les enfants, c’était uniquement Karine qui m’obsédait. Je sais que j’ai fait une erreur (sic) et que je dois être puni pour ça, mais je ne recommencerai jamais plus. Je suis conscient de ce que j’ai fait, mais je ne peux plus rien y changer »
Me Cochart, partie civile qui représente Karine, aura des mots durs envers le pervers qui a sacrifié sa fille à ses besoins sexuels, alors qu’il déclarait rester en couple pour l’épanouissement de ses enfants. « Pour ça, c’est réussi, elle est anéantie, vous avez démoli sa vie. En elle, vous avez placé une bombe à retardement ».
Mme Herman, ministère public, surenchérit : « Vous avez non seulement déclenché un cataclysme pour la famille, mais pour Karine, vous avez causé des dégâts immentissimes ! Dans ce dossier, je nage dans une incompréhension totale. » Et de réclamer une peine de 12 ans de prison, plus cinq ans de mise à disposition du tribunal d’application des peines !
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(Luc Brunclair)