Le CPAS de Herve procèderait-il à des licenciements collectifs ? C’est la question posée par la CGSP de Verviers suite au renvoi, ce mercredi soir, de quatre auxiliaires de soins. Une décision injustifiée selon le syndicat socialiste. Une simple question de réorganisation pour le pouvoir de l’action sociale.
Audrey Degrange
« De trop nombreuses absences qui perturbent le service », c’est le motif pour lequel quatre membres du personnel de la maison de repos de Herve ont été remerciés hier soir. Une décision jugée hâtive et qui choque la CGSP de Verviers alors que l’après-midi même une audition était organisée pour, le croyait-elle, trouver une solution. "C’est le choc, explique Jean-Claude Servais, Secrétaire régional de la CGSP de Verviers. Aussi bien pour les personnes licenciées que pour les membres du personnel de la maison de repos. Ces auxiliaires de soins ont pour la plupart de très nombreuses années d’ancienneté et, en cette période de Covid-19 où on applaudit le personnel soignant, se retrouver avec des licenciements au motif que la fréquence d’une maladie perturbe l’organisation de la maison de repos, c’est choquant!"
Une explication un peu courte aussi selon le syndicat socialiste qui dénonce la manière dont le CPAS de Herve a effectué ses calculs pour justifier ces renvois. "C’est technique mais on calcule ce qu’on appelle un indice de Bradford qui va révéler une valeur et puis voilà libre à chacun de l’interprêter et dans les chiffres qu’on nous a donné, on a des doutes sur la manière dont cela a été calculé."
Car des maladies longue durée ou grave auraient été prises en compte dans certains cas, ce qui ne serait pas légal pour la CGSP. Mais ce qui dérange le plus le syndicat, c’est le nombre. "Quatre d’un coup dans un secteur où il manque cruellement de main d’oeuvre, cela nous interpelle d’autant plus ici, quatre au sein de la même maison de repos, cela veut-il dire autre chose? "s’interroge Jean-Claude Servais.
Du côté du CPAS de Herve, si on ne souhaite pas se prononcer sur la procédure, on réfute tout dispositif de licenciement collectif. "C’est purement organisationnel, justifie Eric Jérôme, Président du CPAS de Herve. Ce n’est jamais de gaieté de coeur que l’on doit licencier du personnel mais nos résidents sont aussi en droit d’avoir un service de qualité."
L’affaire pourrait se régler devant le Tribunal du travail, la CGSP n’excluant pas de le saisir pour licenciement abusif.
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