Dans un contexte peu favorable aux intercommunales, Ecetia souhaite mieux se faire connaitre auprès des communes et du grand public. Autrefois appelée SLF, Société Liégeoise de Financement, l’intercommunale a plusieurs cordes à son arc, dont la construction et location immobilière, en faveur des communes. Hier soir, ses responsables organisaient une première séance d’information dans les nouveaux bâtiments du CPAS de Herve, sur le site du Try.
Dans l’inconscient collectif wallon, il y a un risque d’amalgame assez évident entre les noms, mais attention, Ecetia, ce n’est pas Enodia. C’est toutefois aussi une intercommunale. Une intercommunale qui suscitait encore, il y a peu, des interrogations sur la gestion du dossier Country Hall, à Liège, du temps de la SLF. Autant de raisons qui poussent aujourd’hui ses dirigeants à faire table rase du passé et faire la promotion de leurs activités auprès des communes et du grand public, pour bien comprendre à quoi sert cette intercommunale.
Location immobilières pour les communes
Ecetia, ce sont de multiples activités, mais un core business ciblé sur la construction et la location de bâtiments publics, en faveur des communes. Celles-ci ont l’opportunité, grâce au mécanisme proposé, de se passer d’un emprunt bancaire, de procédures de marchés publics, et de profiter d’une maintenance durant des baux d’environ 25 ans.
"Le premier intérêt, c’est donc la prise en charge de l’intégralité du programme immobilier", résume son directeur général, Bertrand Demonceau. "Deuxièmement, la couverture du risque immobilier; troisièmement, un financement via un modèle locatif et enfin la possibilité pour la commune de devenir propriétaire de l’immeuble, à des conditions particulières, si elle maintient l’affectation publique".
Aujourd’hui, plusieurs bâtiments, comme le nouveau hall des travaux de la ville de Verviers, ou celui du CPAS de Herve, sur le site du Try, ont pu voir le jour grâce à Ecetia.
"Nous envisagions depuis un certain temps de regrouper nos différents services sociaux sur le site du Try", rappelle Eric Jérôme, le président du CPAS de Herve. "Et nous nous sommes tournés vers Ecetia, parce qu’il y avait cette possibilité de faire intervenir la dépense dans le budget ordinaire, et pas extraordinaire. On investissait donc pas aux dépens des bannières imposées par l’Europe, ce qui permettait de ne pas mettre en péril d’autres investissements. On a donc été séduit par cette option de location de notre bâtiment, qui pourra devenir à long terme, notre propre bâtiment"
En toute transparence
Dans ce type de projets, Ecetia prend en quelque sorte les risques à la place des communes. Elle est financée par ses fonds propres historiques, qui peuvent être injectés dans les projets; et pour le reste, l’intercommunale va chercher l’argent sur les marchés, d’abord via des emprunts classiques, ensuite par titrisation.
"Le but étant, in fine, de sortir la partie d’endettement du périmètre des pouvoirs publics: on y travaille", assure Bertrand Demonceau.
De manière lancinante, les épisodes à répétition du feuilleton Nethys-Enodia suscitent bien de la méfiance, ne serait-ce que lorsqu’est simplement évoqué le mot « intercommunale ». Et pourtant… "Dans ses fondements, il n’y a pas plus transparent qu’une intercommunale, bien plus que n’importe quelle entreprise", assène le directeur général. "Il y a d’abord deux assemblées générales durant l’année, l’une qui propose un plan stratégique une année, puis les deux années suivantes, met à jour et explique où on en est de la réalisation de ce plan, puis l’assemblée générale traditionnelle. Si, dans les communes, on veut se donner la peine d’examiner la documentation qui est communiquée, de poser des questions, elles ont toujours la faculté de le faire à n’importe quel moment, je crois qu’on peut avoir énormément d’explications. Et s’il reste des zones d’ombre, on peut exiger des explications du conseil d’administration".
Hier soir, la réunion d’information, organisée au CPAS de Herve, rassemblait une vingtaine de mandataires. D’autres présentations auront lieu à Liège et Fexhe-le-Haut Clocher dans les prochains jours, pour bien comprendre le rôle d’Ecetia, et anticiper de nouveaux mécanismes, notamment pour des projets de construction de piscine communales « clé sur porte », qui devrait intéresser un bon nombre de municipalités. (LS)