A la veille des fêtes de Noêl, les travailleurs des magasins Lidl du pays ont décidé de débrayer. Ils dénoncent des conditions de travail déplorables et un manque de personnel. En Wallonie picarde, cinq implantations sont restées fermées. Dans notre arrondissement, les magasins sont restés ouverts mais les syndicats dénoncent des pressions.
Audrey Degrange
Caddies rangés et portes closes. Au LIDL de Peruwelz comme à Froyennes, Ath, Leuze et Dottignies en Wallonie Picarde, les travailleurs ont décidé de partir en grève ce vendredi et samedi. Ils sont à bout. « Les travailleurs ont décidé après plusieurs réunions au niveau national, sans résultat, de débrayer et de faire grève le week-end de Noël voire très probablement le week-end de Nouvel An, annonce d’emblée Rita Liebens, Secrétaire permanente commerces du SETCA Wallonie Picarde. Ils dénoncent leurs conditions de travail, la charge de travail, le manque d’effectif. D’autant plus qu’il y a déjà maintenant plus d’une dizaine d’années, au environ de 2010, les travailleurs avaient fait 3 semaines de grève pour avoir des bras supplémentaires. Et au fil du temps, LIDL a réduit les effectifs en magasin. Il a revu aussi sa façon de calculer l’octroi d’heure par le système de la performance qui fait qu’aujourd’hui, il y a encore moins d’effectifs présent sur les lieux de travail pour assumer le quotidien. »
« On nous en demande toujours plus, plus, plus mais avec beaucoup moins de bras, ajoute Angélique Decleves, Déléguée syndicale. Et aujourd’hui, on n’en peut plus. Nos malades ne sont malheureusement jamais remplacés. Ils nous disent toujours « On va vous remplacer » mais ce n’est pas vrai du tout. »
Le personnel pointe aussi du doigt les problèmes liés à la livraison des marchandises censées garnir les rayons. « Notamment ici sur notre gamme de fête, il y a déjà plusieurs semaines que nous ne recevons pas nos stocks donc nous, les répercussions, c’est nous qui les avons en magasin. Le mécontentement des clients, c’est nous qui le subissons car parfois ils ne comprennent pas toujours. »
A la veille des fêtes de fin d’année, l’action menée ce week-end risque toutefois d’augmenter encore la frustration des consommateurs... même si seule une vingtaine de supermarchés sur les 300 que compte le groupe étaient totalement fermés. « Ce n’était pas le but de prendre en otage les clients mais à un moment pour que la direction puisse comprendre le désarroi et la détresses des travailleurs, il faut bien choisir son moment. »
Dans notre arrondissement, les 8 magasins étaient bien ouverts mais tant la Setca que la CNE nous ont confié que les directions locales avaient eu recours à des étudiants étudiants pour maintenir une ouverture. Des organisations qui dénoncent aussi des pressions, mensonges et menaces pour briser par tous les moyens le mouvement. Il risque pourtant, nous assure-t-on, de faire tâche d’huile si la direction ne se remet pas très vite autour de la table.