Les audiences du procès de la fusillade de Tiège reprenaient ce mercredi devant le Tribunal correctionnel de Liège. L’heure était aujourd’hui aux plaidoiries et au réquisitoire. Un moment important pour les deux policiers sérieusement touchés lors de cette opération ainsi que pour l’ensemble d’une profession venu exprimer son ras-le-bol face aux violences commises envers les agents de police.
Audrey Degrange
La police est une grande famille et elle le prouvait encore ce mercredi. Venus des quatre coins du pays, ce sont des centaines de policiers qui se sont rassemblés symboliquement place Saint-Lambert pour soutenir leurs collègues blessés lors de la fusillade de Tiège la nuit du 13 au 14 octobre 2018. Et se souvenir aussi de tout ceux qui ont malheureusement payé de leur vie leur engagement pour les autres. "Derrière chaque policier, il y a une famille et elle est aussi victime de ces actes atroces, explique Eddy Quaino, Permanent Police CGSP Admi. On est aussi là pour le rappeler et manifester notre solidarité avec les collègues."
Tiège tout comme l’attaque à Spa ou encore récemment à Liège fut d’une rare violence posant encore aujourd’hui, de nombreuses questions. "Ce sont des armes de guerre qu’on pointe sur nous, s’insurge Raoul Moulin, Secrétaire coordinateur police - CSC Services Publics. Maxime Pans, c’est sa tête qui a été visée. Ce sont des évènements graves que l’on ne peut pas laisser passer!"
Car c’est bien un sentiment d’insécurité permanent qui règne sur le terrain. C’est d’ailleurs de manière anonyme qu’un policier accepte de nous parler. "Je vous parle et je suis en train de scanner la zone en même temps, c’est une vigilance de tous les instants car aujourd’hui tout peut arriver. Alors oui, on ne se sent plus vraiment en sécurité. D’ailleurs, dans mon entourage, j’essaye d’éviter de dire que je suis policier."
En marge du procès, les policiers réclament donc des peines exemplaires et une tolérance 0. La libération du meurtrier de la policière Kitty Van Nieuwenhuysen ayant laissé de profondes traces " Relaxer un tueur de flics, c’est inadmissioble. Nous réclamons une tolérance 0 jusque dans l’application des peines", indique Fabrice Discy, Fabrice Discry, Délégué permanent pour le syndicat national du personnel de police et de sécurité
Le sentiment d’impunité est grand au sein de la police. Elle réclame donc au gouvernement qu’il bouge et qu’il lui donne les moyens d’assurer ses missions de sécurité. "Il manque à l’heure actuelle près de 4000 policiers et on arrive pas à combler le déficit, il faut que ça change" poursuit Raoul Moulin de la CSC Services Publics. Et Fabrice Discry d’ajouter "Nous serons attentifs au prochain accord de gouvernement, on ne veut pas de bla-bla! On veut des moyens et des mesures concrètes."