Par voie de communiqué, le Collège communal de Dison a tenu à faire part de son effarement après la déclaration du Vice-Premier Ministre Didier Reynders lors de la conférence publique à Battice le mercredi 19 octobre dernier. Celui-ci avoue son incapacité à faire exécuter sa propre décision d'un imam domicilié à Dison et considéré comme dangereux pour la sécurité publique par la Sûreté de l'Etat.
Voici les propos de Didier Reynders qui fâchent le Collège communal disonais. Ils figurent dans les colonnes de nos confrères de Sudpresse, le vendredi 21 octobre : "Il y a toute une série d'éléments que l'on tente de régler par la voie légale en changeant la législation et en obtenant, notamment dans ce cas, des accords de réadmission avec le pays d'origine de la personne concernée".
Selon le communiqué, cet aveu d'impuissance fait suite à des déclarations du Premier Ministre Charles Michel, parues dans la presse le 27 août dernier : "Je suis indigné par cette histoire. Indigné".
Dès lors, le Collège communal de Dison s'interroge : "Que penser dès lors, à l'heure actuelle, plus d'un an après la signification de l'Arrêté royal d'expulsion du pays de l'attitude du Premier Ministre Charles Michel et de son Gouvernement? Ou bien, Monsieur Michel était informé des difficultés de faire exécuter cette décision d'expulsion et dans ce cas, pourquoi l'a-t-il prise sans la certitude de pouvoir la faire exécuter?".
Le communiqué poursuit : "(...)En se déclarant a posteriori incapable de faire exécuter ses propres décisions, le Gouvernement porte gravement atteinte à sa crédibilité, mais aussi, ce qui est infiniment plus grave, à l’autorité de l’Etat de manière d’autant plus inacceptable que la Loi (loi du 20 décembre 1980 sur l’accueil et l’éloignement des étrangers) permet au Gouvernement « s’il l’estime nécessaire pour la sauvegarde de l’ordre public ou la sécurité nationale, de faire ramener à la frontière l’étranger renvoyé ou expulsé (…). A cet effet, l’étranger est mis à la disposition du Gouvernement » (Article 25 de la loi précitée) jusqu’à son expulsion effective du pays".
Dans la foulée, le Collège communal disonais a tenu à rappeler qu'il n'était pas responsable de cette situation. "Face au comportement du Premier Ministre et de son Gouvernement, le Collège communal de Dison tient à réaffirmer à nouveau et avec force qu’il n’a aucun pouvoir en l’occurrence. Il s’agit en effet d’une décision qui dépend exclusivement du Gouvernement fédéral. Contrairement donc à ce que croient certains citoyens, la Commune et le Bourgmestre en particulier, ne disposent d’aucun moyen à cet égard, sinon celui de réclamer avec force, insistance et persévérance que la sécurité de tous les habitants de la Commune soit assurée comme il convient et comme ils y ont droit."
L'ordre d'expulsion de l'imam Shayh Alami date du 13 juillet 2015.