Une nouvelle mousse vient d’être découverte, chez nous, dans la vallée de la Hoëgne. Une découverte d’une mousse inconnue survenue lors des prospections bryologiques dans le cadre du projet LIFE Vallées ardennaises. Il s’agit d’un nouveau genre pour le flore belge, rien que ça.
Voici donc Blindia Acuta, découverte presque par hasard, voici un an, par le bryologue Amaury Graulich, lors d’un inventaire sur deux petits sites en bord de Hoëgne. Une découverte étonnante, effectuée sur un affleurement de schiste.
« C’est assez incroyable de l’avoir découverte ici, parce qu’elle ne faisait pas partie de la flore bryologique de Wallonie ou de Belgique entière. La dernière mention qui en était faite date de la fin du 19ème siècle, alors oui c’est assez étonnant qu’Amaury Graulich ait pu la trouver », nous détaille Clémence Teugels, chargée de missions Life Vallées Ardennaises, rattachée au Domaine de Bérinzenne, qui nous accompagne sur site pour découvrir cette espèce de mousse inédite.
Parce qu’à vue d’œil, difficile de voir la différence. Mais elle semble typique de nos contrées. « On va la trouver en Forêt Noire en Allemagne, dans les Vosges en France, le Massif Central, les Pyrénées, les Alpes. C’est une espèce qui préfère les milieux très humides, frais, voire froids. Elle s’installe sur des milieux rocheux, très humides, suintants, proches d’une cascade par exemple. »
Lors de cet inventaire très ciblé, ce ne sont pas moins de 124 espèces qui ont pu être recensées par les bryologues, les spécialistes des mousses. La mousse, on la voit quand on passe, sans y faire attention, pourtant elle a son rôle, comme les autres végétaux, dans notre nature.
« C’est une espèce chlorophyllienne, avec des cellules vertes, qui vont produire de l’oxygène, déjà ça c’est important. Elle abrite également de petits, très petits, minuscules animaux, des invertébrés qui vivent au sein des mousses. Elle a rôle également de production d’humus - le compost forestier – parce que quand elle s’installe, la mousse va être quasiment éternelle si les conditions lui conviennent. Sa partie inférieure meurt, elle croît par-dessus, et au fur et à mesure la matière morte en-dessous d’elle va servir d’humus », explique encore Clémence Teugels.
Le projet Life Vallées Ardennaises poursuit ses activités, au jour le jour, pour améliorer la qualité des cours d’eau ardennais et rétablir un continuum écologique en faveur de ces habitats et espèces d’intérêt communautaire. Il s’agit par ailleurs du premier projet LIFE wallon qui aborde la restauration écologique globale des vallées. (O.T.)