En 2017, la commune de Stoumont qui compte plus de 1426,8199 hectares de forêt signait la charte PEFC (Programme de reconnaissance des certifications forestières) pour la gestion forestière durable en Région Wallonne. Le Programme de reconnaissance des certifications forestières est une certification forestière privée qui promeut la gestion durable des forêts. Il est est le premier système de certification forestière en termes de surfaces forestières certifiées et la première source de bois certifié au monde adoptée chez nous par la Société Royale Forestière de Belgique et du Département de la Nature et des Forêts. La commune recevait alors cette certification forestière pour une durée de trois ans.
Mais depuis ce 1er juin 2021 et jusqu’à récupération de son certificat, la commune de Stoumont ne peut plus vendre du bois portant le label PEFC. Cette mesure fait suite à un audit réalisé sur les propriétés communales ce 19 mai. Or, de plus en plus, les acheteurs exigent du bois certifié, garantie que l’arbre prélevé provient bien d’une forêt gérée de manière durable.
Déjà en 2017, l’auditeur mettait en exergue un déséquilibre flagrant forêt/gibier qui s’est encore accentué. En effet, quatre ans plus tard, l’accroissement démographique du grand gibier (cervidés et sangliers) semble aujourd’hui hors de contrôle, ce qui induit de nombreux impacts sur la régénération de la forêt, la diversité des essences et la biodiversité, bref tout le contraire d’une gestion durable.
La population de grands cervidés est estimée aujourd’hui, sur l’un des secteurs de chasse, à plus de 200 animaux/1000 ha (l’une des plus importantes de Wallonie) alors qu’elle ne devrait pas dépasser les 60 ! Quant aux sangliers, ils sont tellement abondants que le village de Lorcé a dû être clôturé pour protéger prairies et cultures. Cette situation est d’autant plus interpellante au sein d’un parc naturel, celui des Sources.
Comment en est-on arrivé là? On pourrait peut-être d’abord s’interroger sur les pratiques cynégétiques ayant engendré ce fléau, mais aussi sur la responsabilité des titulaires de droit de chasse, des conseils cynégétiques et des politiques ayant encouragé ou toléré une situation lourde de conséquence, bien connue et délétère pour l’environnement.
Selon nos informations, ce 3 juin, une conférence webinaire organisée par la Société Royale Forestière de Belgique donnera la parole au CEO de Spadel, Marc du Bois, car le site de Spa Monopole s’est vu attribuer en juillet 2020 le certificat « Platinum » de la part de l’Aliance for Water Sterwardschip, le label de plus reconnu au niveau international pour la gestion durable des ressources en eau. Or, Marc Dubois serait le principal titulaire de droit de chasse du territoire dont l’écosystème est compromis. Autour du site de Bru-Lorcé, 65% du secteur qui part à la dérive est sous son contrôle. C’est la pérennité des ressources en bois des stoumontois qui est en jeu ; eux qui, depuis de nombreuses années, lui confient non seulement l’exploitation de leurs sources de BRU mais aussi la gestion cynégétique de plus de la moitié de leur patrimoine forestier soit 800 ha sur 1 400 ha. (Anne-Françoise BIET)