Notre arrondissement est et reste une terre d’agriculture. Une force pour notre région. Une agriculture qui évolue aussi, les vaches laitières vivent plus longtemps, et produisent aussi beaucoup plus. C’est ainsi que dans l’exploitation Mathieu-Raquet, à Royompré, sur la commune de Jalhay, on dénombre déjà 5 vaches ayant produit plus de 100.000 litres de lait. Un chiffre impressionnant qui s’explique par leur longévité mais aussi leur suivi au quotidien par l’agriculteur. « C’est le fruit d’une sélection génétique de plus de 40 ans maintenant, grâce aux techniciens qui m’ont accompagné dans les choix des accouplements. Mais c’est aussi la qualité de l’alimentation, l’état sanitaire du troupeau, une surveillance quotidienne, un travail de rigueur, la ponctualité dans les heures de travail et de traite par exemple », nous explique Julien Mathieu, qui gère donc l’exploitation avec son épouse à Royompré, avec à son actif 5 vaches ayant largement dépassé les 100.000 kg de lait, comme on le compte. « Quand on arrive à ce niveau-là c’est que les vaches sont heureuses et l’agriculteur est lui aussi heureux », sourit Julien Mathieu, dans son étable de 80 bêtes.
Dans la province de Liège, une vingtaine de vaches ont dépassé en 2022 cette barre des 100.000 litres. On parle aussi de matière utile, plus de 10 tonnes par exemple pour la star Picalily qui a vécu jusqu’à 14 ans en produisant près de 130.000 kilos de lait. « Cette sélection génétique et cette approche pragmatique de l’alimentation et de l’aspect sanitaire permet aux agriculteurs d’aujourd’hui de conduire des vaches, dans de bonnes conditions, à produire beaucoup, et longtemps. Et loin de nous l’image de la vache de bon-papa qui était heureuse, mais qui avait plus souvent mal au pied, beaucoup moins de capacité d’ingestion, et qui vivait moins longtemps. »
Un pied de nez aussi au mouvement agro-bashing, qui veut prouver que les vaches ont un impact négatif sur l’environnement. Une thèse démontée par la longévité des laitières, ici, chez Julien Mathieu, et ailleurs. « L’agriculture telle qu’elle est pratiquée et encadrée aujourd’hui est beaucoup moins impactante que l’agriculture d’il y a quelques années. Une vache qui vit et produit jusqu’à 12 ou 14 ans aura largement compensé son impact CO2 de ses 2 premières années sans lactation. Et l’évolution va continuer, grâce aux nouveaux outils mis à disposition des agriculteurs, toutes ces analyses génomiques à la naissance permettent de sélectionner justement un troupeau qui va avoir un impact environnemental moindre », analyse encore Julien Mathieu, qui nous prouve qu’il est possible d’exploiter un cheptel de 80 laitières, tout en ayant un impact positif sur le climat. Avec, en plus, quelques bêtes au rendement exceptionnel. (O.T.)