En la voyant si tranquille, difficile d’imaginer que la Hoëgne, voilà deux ans, s’est élevée de 5 mètres pour dévaster le centre de Theux. Très vite, la solidarité, renforcée par la force des engins de chantier, permet de déblayer boue et débris.
Comme ses habitants, la Ville de Theux se reconstruit. Elle s’était déjà relevée après l’explosion de gaz. Elle recommence. La vallée de la Hoëgne doit aussi se repenser pour mieux affronter demain les dérèglements climatiques, mais des changements sont déjà concrets.
La gestion de crise améliorée
Administrativement, la culture du risque est ancrée, soutient Pierre Lemarchand, bourgmestre de Theux. On a amélioré la manière de gérer les crises même si on a déjà été performant. Je pense qu’on a été très rapide pour créer notre centre de crise suite aux inondations".
Les inondations, une opportunité de faire mieux
"On a profité des inondations pour réparer de manière plus jolie, les petites venelles ont été réparées pour être davantage accessibles aux personnes à mobilité réduite. On a eu des subsides pour les logements. On a créé deux nouveaux logements à la gare de Theux. On est en train de rénover 6 nouveaux logements pour les personnes en difficulté. On va en profiter pour verdir. On va, par exemple, planter des arbres hautes tiges à côté de l’église plutôt que des buissons. On va améliorer certains bâtiments au niveau énergétique, enlever les chaudières qui sont en cave etc.", détaille Pierre Lemarchand.
Contrebalancer l’urbanisation
"On est attentif aussi lorsqu’on a des permis d’urbanisation, à la verdurisation. Par exemple, en périphérie, un permis d’urbanisation de 9 parcelles va amener un kilomètre de plantation de haies. Tout cela contribue à la résolution de la problématique des inondations".
"A l’écoute des habitants"
Le bourgmestre a choisi de nous rencontrer à Polleur, un village très marqué par les inondations. Premier échevin, il a remplacé Didier Deru à la tête de la Ville au lendemain de la catastrophe. Un premier bouleversement, d’autres ont suivi: "La manière dont l’engagement s’est pris, c’est d’abord avec beaucoup d’empathie. On est dans une catastrophe. La gestion de tous les jours se fait d’abord par l’écoute. Pour les réparations, les permis, on ne pinaille plus pour une petite fenêtre qui est trop petite ou trop grande. Je pense qu’on devait arrondir les angles et c’est ce qu’on a fait. L’élu doit d’abord être à côté de ses citoyens tout en respectant évidemment la légalité. Aider les citoyens dans les difficultés, c’est vraiment quelque chose qui m’a tenu à coeur".
(Au.M).