Leur projet d’une distillerie au Pays de Herve avait suscité l’engouement lors de la Foire agricole de Battice. Cette fois l’aventure démarre véritablement démarre pour Léandre Berger et Adeline Constant. Depuis deux semaines, leur pressoir a ouvert ses portes et les premières bouteilles de jus ont été livrées. Le bouche à oreille fonctionne. Il devrait permettre au couple de réaliser très prochainement ses eaux-de-vie.
Audrey Degrange
Etablir une distillerie au Pays de Herve, le pari est audacieux. Il est surtout devenu le projet de vie de Léandre Berger et Adeline Constant. A 28 ans, ce couple rencontré sur les bancs de HEC a décidé de se lancer en ouvrant début septembre à Battice un centre de transformation de fruits. "Dans ma famille, on est producteur de peket depuis presque deux siècles. Après un voyage d’un an autour du monde avec Léandre, on s’est rendu compte de toute la richesse de ce patrimoine familial et culturel, explique Adeline Constant, co-fondatrice. On a alors eu envie de se lancer pourfaire perdurer l’histoire via la transformation de fruit et la distillation de fruit également."
Mais avant de faire parler les alambiques d’ici janvier 2020, c’est avec le fruit en lui-même que l’aventure démarre et ce pressoir. S’il n’a rien d’artisanal dans sa conception. Il l’est pourtant. Car ici, c’est bien du jus 100 % naturel qui sort de presse. Un breuvage réalisée avec la récolte des agriculteurs de la région mais aussi celle des particuliers. "Concrètement, les gens peuvent venir le jeudi et le dimanche apporter leurs fruits. On fait connaissance avec eux, on examine les variétés. Le lendemain, on presse et puis on met en bouteille", poursuit la jeune entrepreneuse.
Notez toutefois qu’il faut apporter un minimum de 200kg car aucun lot n’est mélangé garantissant à votre jus un goût unique. Et si vous possédez des variétés anciennes, elles seront prisées par le couple pour son projet de distillerie et de cidrerie. "Elles offrent des qualités organoleptiques qui sont vraiment différentes et recherchées. On aura alors un goût plus complexe, précise Léandre Berger, Co-fondateur. Et puis, derrière on espère que ça incitera les gens à replanter des hautes tiges."
Car la démarche se veut avant tout durable et globale. "On est en permanence bombardé d’articles sur les défis climatiques donc ma petite contribution est de participer à un projet local avec des fruits locaux donc mon but est moins de déplacements et montrer qu’on peut faire des choses superbes avec les produits qu’on a chez nous", conclut le jeune homme.
Et parce qu’il souhaite valoriser au maximum son terroir, sachez que le couple met aussi à disposition deux cueilleurs.