Vous étiez près de 15.000 à participer au dernier recensement orchestré par l’asbl Natagora. Il y a quelques jours, l’association de protection de la nature a communiqué ses résultats et autres observations. Sur 20 ans, ce sont plus de 6,3 millions d’oiseaux observés à l’occasion de ces vastes opérations de comptage. Si les résultats sont plutôt positifs, ils ne doivent pas pour autant nous faire perdre de vue que certaines espèces sont-elles bel et bien en danger!
Chaque hiver, Natagora organise en Wallonie et à Bruxelles son grand recensement des oiseaux de jardin. Aussi à l’occasion de sa dernière édition qui s’est jouée le we des 4 et 5 février, l’association en a profité pour dresser un bilan global qui tient compte des observations effectuées ces vingt dernières années. Résultats commentés par Gaëtan Kleijnen de la locale Natagora Pays de Herve
"On remarque que sur les 55 espèces que l’on a le plus souvent, 28 sont en augmentation pour 17 en régression. Mais quand on regarde un peu plus en détail, on remarque que celles qui augmentent sont principalement des espèces déjà communes, des espèces généralistes et opportunistes; autrement dit des espèces qui peuvent facilement s’adapter à des nouveaux milieux, des nouvelles ressources de nourriture et qui se sont adaptées à l’homme aussi et que l’on rencontre dans les jardins depuis un ou deux siècles et ce suivant les espèces".
"Le top 3 c’est le merle noir suivit de la mésange charbonnière et puis le rouge-gorge qui est aussi une espèce très commune moins que les mésanges et les merles mais comme c’est une espèce territoriale même en hiver elle n’accepte pas de voir d’autres congénères et ce aussi, bien pour les mâles que pour les femelles".
La mésange bleu, le pinson des arbres ou encore le moineau domestique font également partie du top 10 des oiseaux les plus recensés même si ce dernier se fait plus rare aujourd’hui.
Autre conclusion: nos jardins sont plus fréquentés que par le passé. Deux raisons à cela : la première, c’est que les habitats naturels ont tendance à se raréfier. La seconde est en lien avec la douceur de nos hivers qui permet aux oiseaux d’avoir suffisamment à manger et donc de passer la mauvaise saison chez nous. Si ces résultats sont encourageants, ils ne doivent pas pour autant nous faire oublier que la biodiversité est en péril. Cependant, il est possible d’inverser la tendance chacun à notre niveau.
"Si on veut aider plus d’espèces, le plus utile c’est par exemple de favoriser les plantes indigènes en mettant des haies par exemple. Des petites mares peuvent aussi être utiles notamment pour que les oiseaux puissent se baigner et boire. Les arbres aussi, pour ceux qui ont un jardin assez grand, peuvent attirer pas mal d’espèces que ce soit les pics, les geais ou encore les étourneaux. En dehors de l’hiver, la pose de nichoirs peut également aider que ce soit au niveau des murs pour les moineaux, les martinets ou encore les hirondelles ou dans le jardin pour les mésanges ou les rouges-gorges."
Tous ces petits gestes peuvent avoir à force d’être multipliés un réel impact et permette de créer voire de renforcer un véritable maillage écologique indispensable à la biodiversité. Les jardins sont plus que jamais des lieux où celle-ci peut s’exprimer et se développer avec des résultats concrets rapidement aussi à vous de jouer!