Depuis lundi fin d’après-midi les Fagnes du nord-est, entre Eupen et Mützenich, sont au prise avec les flammes. Ce mercredi sur le coup de midi, une conférence de presse a réuni à Eupen les membres du comité de coordination de gestion de crise à savoir le gouverneur de la Province, Hervé Jamar, le Bourgmestre f.f. d’Eupen ainsi que les services d’intervention afin de faire le point sur l’évolution de la situation, une situation moins préoccupante qu’hier.
Ce matin, l’incendie était sous contrôle "provisoire. Si, il n’y a en effet plus de front de flammes, des foyers localisés résistent encore. Aussi, la vigilance reste de mise et la phase provinciale de gestion de crise maintenue jusqu’à nouvel ordre.
« On considère qu’un feu est sous contrôle lorsqu’il n’évolue plus, - nous explique Olivier Giust, officier à la Zone de Secours Vesdre-Hoëgne et Plateau - ce qui est le cas actuellement. Le problème, c’est que les températures augmentent, que nous avons une végétation très sèche et que nous avons surtout du vent. Le vent est en train de se renforcer et il risque de venir souffler sur des braises sur des points que l’on ne voit, et qui pourraient venir réactiver le feu. Si ces points sont situés à de mauvais endroits dans des lisières, ils peuvent réactiver l’incendie et à nouveau assurer une propagation ».
Le travail des pompiers à présent va donc essentiellement consister à arroser les lisières pour éviter une reprise du feu.
Au plus fort de l’incendie, 250 pompiers allemands et 70 belges étaient sur la brèche. Ce matin, ils étaient encore une centaine en tout sur une surface d’opération de près de 200 hectares. Le renfort annoncé des deux hélicoptères, un allemand et un néerlandais, n’est pas pour l’instant effectif. Quant à la protection civile, ils sont une quinzaine de membres à assurer depuis le début l’acheminement de l’eau et l’approvisionnement d’une piscine de quelques 22.000 litres.
« La protection civile est venue avec plusieurs citernes - nous précise Nicoles Tuts, Colonel à la Protection Civile de Crisnée - venant de Crisnée mais aussi de Brasschaat. Nous avons mis aussi à disposition un drone qui a volé toute la nuit, pendant que les hélicoptères ne volent pas, pour aller voir où sont les points chauds et pour surveiller l’étendue de l’incendie. L’idée c’est de rapprocher le point d’eau le plus possible du lieu de l’incendie, pour ça on place une piscine. L’hélicoptère de la police fédérale avec la poche d’eau de 800 litres va puiser de l’eau dans cette piscine et peut commencer à faire ses rotations. Au plus le point d’eau est proche, au plus les rotations sont rapides et au plus on peut maîtriser l’incendie. »
Si le feu est sans doute d’origine humaine comme souvent, il est encore trop tôt pour connaître la cause exacte du sinistre et situer avec précision le foyer de l’incendie, un incendie qui a, selon les dernières estimations, brulé près de 150 hectares de végétation.
Actuellement, les Fagnes dite du nord-est sont - est-il besoin de le préciser - interdites à toute circulation. Cette interdiction vaut d’ailleurs pour l’ensemble des sentiers situés en Réserve Naturelle Domaniale sur le plateau des Hautes Fagnes où le drapeau rouge a été hissé hier à l’entrée des zones concernées. (Abi)
