Ce jeudi 20 mai, c’est la journée mondiale des abeilles. Des abeilles, comme d’autres pollinisateurs, de plus en plus menacés par les activités humaines. Or, elles jouent un rôle essentiel dans notre alimentation et la biodiversité. Depuis plusieurs années, ces travailleuses ailées suscitent l’engouement. L’apiculture amateure a la cote.
Pas une semaine sans que Didier Brick ne passe vérifier ses ruches au rucher école de la Fédération liégeoise d’apiculture à Wégimont. Ces cadres devraient être gorgés de miel, mais cette année, le printemps est trop froid. Voilà 30 ans qu’il travaille avec ces butineuses. Il a succombé à leurs charmes à 15 ans seulement lorsqu’il les a vu butiner des fleurs et qu’il a découvert l’odeur de miel, de propolis et leur organisation sociale.
"A mes débuts, j’étais le seul jeune. C’était presqu’un club de pensionnés lorsqu’on allait aux sections apicoles, se souvient Didier Brick, président de la Fédération Provinciale Liégeoise d’Apiculture. Aujourd’hui, nos troupes se sont rajeunies et cela fait une dizaine d’années que tous les cours d’apiculture en Wallonie et à Bruxelles sont pleins et on a même des listes d’attente".
L’apiculture séduit les contemplatifs comme les techniciens
Un succès qui s’expliquerait par une envie de retour à la nature, de sensibilité à notre biodiversité: "Je crois que beaucoup de personnes sont fatiguées du métro, boulot, dodo et veulent se ressourcer parce que l’abeille, c’est un animal fascinant à observer, qui est passionnant. L’apiculteur qui est plus contemplatif y trouve son compte. Le technicien y trouve aussi son compte: il va se passionner pour la sélection, pour l’insémination instrumentale des reines... Il y en a pour tous les niveaux".
Une formation indispensable
Mais n’est pas apiculteur qui veut. Cela demande du temps, un peu d’investissement financier et des connaissances en la matière. Il faut par exemple savoir gérer, à cette époque de l’année, l’essaimage, c’est-à-dire lorsque l’ancienne reine quitte la ruche pour former une nouvelle colonie avec 25.000 abeilles, soit la moitié de la ruche... Ce qui peut créer, non surveillé, quelques soucis...
"Cela demande au départ une solide formation sur la biologie des abeilles, sur la législation aussi parce qu’on n’implante pas des ruches où on veut. Il faut une vingtaine de mètres par rapport à la voie publique, par rapport à ses voisins, confirme Didier Brick, qui donne lui-même des cours d’apiculture. Il faut pouvoir aussi gérer le type d’abeilles qu’on a dans ses ruches. Il y a des abeilles douces, agréable comme on peut avoir des abeilles très agressives qui vous raccompagnent jusqu’au seuil de la porte et qui vont donner des problèmes de voisinage".
La formation s’étale sur deux ans ici à Wégimont, mais peut aussi s’effectuer à l’Institut agronomique de La Reid ou auprès de l’ASBL Bee Queen à Theux. Et si vous êtes vous aussi sous le charme des abeilles, la première chose à faire est peut-être de laisser un peu de place à la nature dans son jardin: pas de tonte jusqu’à fin mai, planter des plantes mellifères etc. (Au.M)