Rappelez-vous, en mars 2022, la Commission d’enquête parlementaire chargée d’examiner les causes et d’évaluer la gestion des inondations de juillet 2021 avait remis un rapport comportant pas moins de 161 recommandations. Elles touchent aux différents aspects qui ont fait polémique comme les barrages. Cet après-midi, au barrage de la Gileppe, le Président du Parlement de Wallonie André Frédéric, membre de la Commission d’enquête, a fait le point sur les aspects de ces recommandations liés spécifiquement aux barrages.
Au lendemain de la catastrophe, les barrages ont vite été pointés du doigt ! Vu l’ampleur des inondations, certains avaient estimé qu’on aurait dû les délester plus tôt et ainsi éviter d’accroître encore un peu plus le débit de la Vesdre. Mise en place à la fin de l’été 2021, la commission d’enquête parlementaire chargée d’examiner les causes et d’évaluer la gestion des inondations s’était penchée sur ces questions. En demandant que des mesures soient prises. C’est le cas.
" Par exemple au niveau de la réserve d’empotement c’est-à-dire la capacité disponible pour accueillir des eaux en cas de fortes pluies. Elle est passée de 3 millions à 6 millions de mètres cubes. En sachant aussi que nous sommes face à des réservoirs qui fournissent de l’eau potable et qu’il faut pouvoir calculer au plus juste pour ne pas devoir, en cas de sécheresse, mettre en difficulté cette fourniture d’eau", explique André Frédéric, Président du Parlement de Wallonie.
Le président du Parlement de Wallonie André Frédéric était un des membres de la commission d’enquête parlementaire. Cet après-midi, il était en visite de terrain aux barrages d’Eupen et à la Gileppe. Au terme de celle-ci, il s’est dit rassuré. "80% des recommandations sont engagées. Soit réalisées ou à terme vont l’être", rassure encore André Frédéric.
L’inquiétude de la Helle à Eupen
A Eupen, la Helle qui se jette dans la Vesdre, s’était transformée en véritable torrent. Aujourd’hui encore, tous les regards sont tournés vers cette rivière capable de se déchaîner rapidement. " La seule préoccupation à Eupen est la Helle et elle n’est pas encore réglée puisqu’elle ne donne pas dans un barrage. Ces questions là sont toujours sans réponse pour nous. On espère que les études en cours vont nous donner des solutions à ce niveau dans le futur", explique Claudia Niessen, Bourgmestre d’Eupen.
Le rôle régulateur des barrages
Les barrages de la Gileppe et d’Eupen ont-ils joué leur rôle et ainsi permis d’éviter des dégâts plus importants encore dans la vallée de la Vesdre ? C’est l’avis du Président du Parlement de Wallonie après la double visite de ce vendredi. "A eux deux, les barrages d’Eupen et de La Gileppe ont retenu pendant la crise 13 millions de mètres cube d’eau. S’ils n’avaient pas été là, il y aurait eu 13 millions de mètres cube d’eau en plus qui se seraient engloutis dans les vallées", explique encore le Président du Parlement de Wallonie.
André Frédéric sait qu’il faut trouver des responsables. Mais selon lui, ce n’est pas du côté des barrages qu’on les trouvera. (Manu Yvens)