Même si dans la majorité des cas l’agriculture reste une histoire qui se transmet de génération en génération, parfois ce n’est pas le cas. Avant d’en être là aujourd’hui, Jean-Yves Simar a travaillé durant de nombreuses années dans une papeterie, mais il était temps pour lui de changer de cap.
En tant que passionné de bêtes grâce à son oncle, alors agriculteur, la réponse à ses questions a rapidement été trouvée. " Il n’y avait plus d’avenir dans la région pour le métier que j’exerçais. Je voulais faire autre chose et l’opportunité de racheter une ferme voisine s’est présentée en 2002. Je me suis dit: allait, on y va", explique Jean- Yves Simar.
Jean-Yves Simar poursuit sa route,seul, pendant 8 ans puis, son frère, alors chauffeur poids lourd international décide de faire la même démarche. Ils sont aujourd’hui associés grâce à leurs deux fermes distantes de quelques mètres seulement.
Penser l’agriculture autrement
Être deux, désormais, est une force pour les deux frères qui peuvent ainsi se permettent de vivre la vie d’agriculteur autrement. " À deux, on peut se permettre de laisser l’autre seul si l’on veut partir en vacances par exemple, ou si une sortie ou l’autre nous empêche de revenir pour la traite. Cela nous permet de garder une certaine vie sociale, surtout pour nos épouses, qui n’ont rien demandé finalement", explique Pascal Simar.
Venir d’ailleurs, un défaut comme une qualité.
Venir d’autres milieux leur a permis de voir les choses différemment et d’apporter un souffle nouveau sur les exploitations. Mais se lancer dans le métier sans en connaître toutes les ficelles n’est, pas tous les jours facile. Des erreurs, ils en ont commises, des défauts, ils en ont trouvés, mais jamais ils n’ont baissé les bras. "Quand on reprend une exploitation, on croit la connaître. Mais ce n’est pas vrai. Ce n’est pas parce que, petit, on passait 2 heures dans la ferme de notre oncle qu’on savait y faire. On a voulu rassembler nos deux troupeaux, par exemple. Et cela a été une grosse erreur", lance Pascal Simar avant que son frère n’ajoute :" On a eu une ouverture d’esprit que certains n’ont peut-être pas. Mais cela ne nous a pas empêché à faire des erreurs, au contraire. On en a certainement même fait plus que les autres. Mais on est toujours là".
Il aura fallu 8 ans pour que les deux frères se retrouvent enfin sur des bases saines. Il leur reste du travail à faire mais le chemin alors sinueux montre aujourd’hui un tracé beaucoup plus beau à regarder.