Transformer le site du moulin Stoirdeur à Herve, c’est ce que souhaite réaliser la SPRL Rives 903 depuis un moment déjà. Dans un premier temps, les deux soeurs Hick, à qui le site appartient, voulaient le transformer en salles de mariage et de fête. Mais suite à plusieurs plaintes, elles ont abandonné ce projet et en ont élaboré un nouveau.
"Nous sommes tombées amoureuses de cet endroit bucolique et nous avons vraiment envie de restaurer ce patrimoine, ce bel endroit en un gîte de 24 personnes", débute Isabelle Hick, à la tête du projet avec sa soeur Anne-Françoise. "Il y aurait un bâtiment avec neuf chambres et un autre avec trois chambres. Nous voulons aussi garder les murs en moellon et tous les caractères de la région. Et on veut surtout avoir plus de nature puisqu’on abat les étables et les hangars. Donc nous rendons plus de place à la nature".
Ce projet est vu d’un mauvais oeil par l’ASBL des Amoureux de la Vallée de Val-Dieu, qui défend la quiétude de cette région.
"J’attends des réponses", commence Marc Gillet, administrateur de l’ASBL. "Quel est l’impact qu’un tel projet va avoir sur l’environnement? Quelle est la vocation éducative qu’a un tel projet par rapport à l’environnement? Comment favorise-t-il également ce réseau de sentiers balisés et cet éco-tourisme responsable? Ce sont les questions que je pose et nous avons difficile de trouver les réponses dans le projet tel qu’il est présenté".
Des questions sur l’avenir de la vallée
L’ASBL aurait préféré que l’on fasse de ce site un terrain de production ou de commerce agricole. Les soeurs Hick déplorent ces craintes, surtout que selon elles, l’endroit laissera place à plus de nature une fois rénové.
"Avant de présenter le projet à la commune, on a décidé de rencontrer les quatre voisins les plus proches. Le premier voisin est à 200 mètres du site, le deuxième à 400 mètres. Un autre se situe du côté de la commune de Herve. Je les ai donc rencontrés et je leur ai présenté le projet. Et ils n’ont pas émis d’aspect négatif. C’était dans un esprit très constructif et transparent et tout s’est vraiment bien passé", explique Isabelle Hick.
Du côté de l’ASBL, on se pose aussi des questions sur l’avenir de la Vallée.
"Si nous regardons la Vallée de Val-Dieu qui fait neuf kilomètres, et bien depuis 50 ans, on constate des nouveaux noeuds urbains. Il y a des constructions sur Messitert, il y en a aussi un peu avant Val-Dieu et un peu après. Il y a une réelle urbanisation par noeuds. La question c’est : est-ce qu’on veut cela? Est-ce qu’on veut continuer à construire par noeuds et finalement dégrader cet environnement? Ou faut-il, au contraire, classer cette vallée, la préserver pour les animaux qui y vivent et pour les générations futures? C’est ça la vraie question", estime Marc Gillet.
Pour les deux parties, il ne reste plus maintenant qu’à attendre le résultat de l’enquête publique, qui devrait tomber dans le courant de la semaine prochaine. (Nicolas Lesecque)