Notre région avec 3 degrés de plus, elle ressemblerait à quoi ? Quel en serait le climat ? Nos paysages, résisteraient-ils à cette hausse de température ? C’est la question que s’est posée le climatologue de l’Université de Liège, Xavier Fettweis. Car, aujourd’hui, les experts internationaux du Giec estiment qu’on dépasserait 1,5°C de réchauffement, limite à laquelle les pays s’étaient pourtant engagés. Or, pour chaque demi-degré en plus, les changements en cascade sont énormes. Notamment pour nos hautes fagnes.
Il va moins pleuvoir en Belgique, surtout dans les Hautes Fagnes
« Avec les engagements qui sont pris, on va vers 3-4 degrés, selon le dernier rapport du Giec et donc, chez nous dans la région des Hautes Fagnes, ça veut dire qu’il y a un risque élevé d’inondations comme en juillet 2021 jusqu’en 2050 et puis, après, on va avoir des étés de plus en plus secs et ça va impacter tout l’écosystème qu’on a dans les Hautes Fagnes", soutient Xavier Fettweis, climatologue à l’Université de Liège
On le voit sur cette carte, en bleu, il va moins pleuvoir partout en Belgique, mais proportionnellement, le phénomène sera davantage marqué sur les Hautes Fagnes. L’évaporation, elle, va y augmenter.
Une forêt en lieu et place de la sphaigne et de la tourbe
« La sphaigne a besoin d’eau pour survivre et cette sphaigne génère de la tourbe. Du coup, cela crée des zones trop humides, trop marécageuses pour que les arbres y poussent. Avec le réchauffement climatique, la fagne va s’assécher, la tourbe va disparaître et cela va permettre aux arbres de pousser dans toute cette région-là ».
Est-ce à dire que les programmes de coupes d’épicéas ou de bouchage de drains pour restaurer la fagnes sont vains ?
"Ils vont permettre de réduire les inondations dans un premier temps, signale le climatologue de l’Université de Liège. Puis, cela va ralentir le dessèchement et la mort de la sphaigne notamment".
Dans son rapport, les experts du Giec rappellent que la décennie 2020 est cruciale : il faut réduire nos émissions de cO2 de moitié d’ici 2030 par rapport au niveau de 2019. Des solutions efficaces et peu coûteuses existent selon le Giec : la transition énergétique pour diminuer les énergies fossiles, la reforestation, une alimentation plus végétale, la sobriété ou encore la conservation de la moitié des eaux douces et des océans de la planète.
(Au.M)