Cela fait 15 jours que Dolhain connaissait les fortes inondations. Les traces du passage de l’eau sont toujours bien présentes. Une dizaine de rues sont toujours sans électricité. Alors, pour les personnes qui ne sont plus passées par là, voici un petit aperçu de ce qu’il s’y passe.
15 jours après, Dolhain racle toujours l’eau et la boue, nettoie du matériel, évacue encore les déchets. Mais la vie normale commence à reprendre, les commerces et les cafés rouvrent, parfois avec une solution de fortune, des rues sont toujours sans électricité. Malgré que la ville soit déjà bien désencombrée, le travail est loin d’être fini.
"On a encore 4 grandes problématiques. La première, c’est l’évacuation des déchets. On a vraiment des difficultés, pas à trouver des camions pour évacuer mais les évacuer dans les centres Intradel. La deuxième, c’est toute la problématique administrative qui commence à arriver et qui arrivera encore plus s’il n’y a pas de la simplification, les services communaux ne sauront pas absorber cela. La troisième, elle est importante, c’est le lit de la Vesdre, son état et l’état des berges qui ne sont plus en état d’accueillir autant d’eau qu’elle accueillait avant. Donc là on attend une réponse de la Région pour les travaux qui vont être faits. Et la dernière problématique, c’est le logement. Là aussi on a des difficultés puisque la moitié de la ville est passée sous eau, on a des difficultés à reloger sur notre commune les habitants qui le souhaitent. On doit faire appel à d’autres communes et donc il y a une solidarité entre communes mais on sait qu’à un moment donné, ça va coincer et ça coince déjà", nous explique Valérie Dejardin, la bourgmestre de la ville de Limbourg.
Des riverains coupés du monde
Les techniciens, quant à eux, s’affairent depuis plusieurs jours pour rétablir le réseau. Certains riverains attendent son retour avec impatience, car ils sont, en quelque sorte, coupés du monde. Mathieu a beaucoup de dégâts dans son ancien restaurant, aujourd’hui tenu par sa fille. Mais ce qui lui tombe le plus dur, c’est le manque d’informations.
"Ça fait deux semaines qu’on ne sait rien du tout, que des "on-dit", ce que les gens racontent, on aura le gaz dans 1 mois, dans 3 mois, dans 6 mois donc on est vraiment malheureux avec ça. Si on avait la télé pour savoir ce qu’il se passe, mais on ne sait rien. On n’a pas de téléphone, moi qui n’est pas de portable, je ne sais pas téléphoner à mon chauffagiste, à mon garagiste, non", constate Mathieu, un riverain.
Recommencer à zéro
Bernard et son fils tiennent une menuiserie proche du centre de Dolhain. L’eau a tout ravagé et avec l’aide de bénévoles, ils récupèrent ce qu’ils peuvent et reconstruiront leur entreprise
"Moi le sinistre est total, on est en train de raser l’atelier, à ce niveau là, j’ai tout perdu. Professionnellement, je n’ai plus rien. C’est pour mon fils qui est jeune, je veux repartir pour lui, on va racheter du matériel, on va repartir petit à petit, on va chercher un autre atelier. On ne peut pas s’arrêter comme ça, faut que ça reprenne. Vous voyez tous les bénévoles qui sont autour de nous et qui nous donnent un coup de main, ça motive. Ça n’a pas été évident, ça ne l’est toujours pas mais on espère qu’on pourra repartir de l’avant et on croise les doigts."
Il faudra encore beaucoup de temps et de travail pour que le Dolhain d’avant laisse place au Dolhain d’après et y retrouver la convivialité. (Marie Halkin)