Dison: l'Espace 58 en sursis?

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Prévue initialement à l’Espace 58 à Dison, la soirée de la Saint-Nicolas des étudiants aura finalement lieu sous un chapiteau, place verte à Verviers. Un changement de lieu décidé par les autorités communales disonaises pour des raisons de sécurité. 600 personnes, c’est la capacité autorisée dans cette salle alors que 2000 étudiants sont attendus. Une tuile pour Jean-Pol Bollette, le gestionnaire de l’Espace 58 qui voit son pôle événementiel menacé. 

Audrey Degrange

Inauguré en octobre 2019, l’Espace 58 est alors un bel exemple de réhabilitation et de redéploiement économique en Renoupré. Mariage, séminaires, soirées, expositions, le lieu est prisé. Ce qui, dans un premier temps, ravit la commune de Dison. C’était sans compter sur une récente accumulation de plaintes. « Depuis un mois déjà, j’ai les voisins qui m’appellent régulièrement pour me dire que des gens traversent un pont en rénovation, il y a des garages saccagés, des boîtes aux lettres forcées, des bruits intempestifs la nuit de jeunes éméchés qui commencent à jouer avec des ballons, des bouteilles en verre dans la rue, détaille Véronique Bonni, la bourgmestre de Dison. Cela est nuisible pour les riverains qui habitent tout près donc fatalement, on essaye de comprendre, on revoit le dossier et on constate que malheureusement la salle ne peut accueillir que 600 personnes. »

Pour éviter de nouveaux débordements, la commune décide alors d’interdire la soirée de la Saint-Nicolas des étudiants et demande à Jean-Pol Bollette, propriétaire de lieux, de respecter strictement la jauge qui lui est autorisée.

« La capacité intrinsèque de cette salle, c’est 2000 personnes, révèle Jean-Pol Bollette. La capacité actuelle autorisée par les pompiers, c’est 1200 personnes. Avec ce nombre, on peut s’en sortir mais avec 600 personnes, le projet n’est tout simplement plus viable. Je n’aurais pas d’autres choix que de l’arrêter, c’est 50% de mon chiffre d’affaires qui vient de disparaître à tel enseigne que nous venons de perdre et d’annuler des soirées pour 30 000 euros. »

Après le Covid et les inondations, c’est donc une nouvelle tuile pour Jean-Pol Bolette qui se sent aujourd’hui mitigé.

« Mitigé parce que nous avons un outil qui est, pour moi, assez fabuleux. Mitigé parce que par la faute de certaines personnes qui manquent vraiment de respect et d’éducation, on en arrive à se poser des questions quant à l’avenir de cette salle. Mais je comprends l’inquiétude de la commune, je comprends les voisins et j’espère qu’ils feront preuve de la même compréhension vis-à-vis de tout ce que nous allons mettre en oeuvre pour préserver cet outil.»

Un système de navettes pourrait voir le jour. Et une nouvelle demande pour augmenter la capacité sera introduite. Du côté de la commune, on se veut ouvert et tourné vers les solutions. « On a décidé de se voir et d’avoir une discussion claire par rapport à ses ambitions et par rapport à la réalité de terrain, note Véronique Bonni. Par ailleurs, je lui ai aussi proposé de rencontrer les citoyens pour qu’ils expliquent leur vécu au quotidien et spécifiquement quand il y a des soirées. Je pense qu’on a vraiment envie que chacun y trouve son compte et que monsieur Bollette retrouve une salle qui accepte autant de personnes qu’il le souhaite. Pas plus de 1200 parce qu’il y a une obligation par rapport aux pompiers. Mais qui a aussi toutes les infrastructures nécessaires comme des parkings et une acoustique qui corresponde à l’endroit. »

L’exercice s’annonce périlleux mais tous espèrent qu’il débouchera sur un juste équilibre.

 

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