Joseph, un jeune homme de 23 ans d’origine rwandaise, était poursuivi devant le tribunal correctionnel pour diverses rébellions à répétition, outrages et coups et blessures à agents, menaces et exhibitionnisme.
C’est le 18 juillet dernier que l’individu est interpellé une première fois après une bagarre avec d’autres antagonistes. Placé en cachot, la situation dégénère lorsqu’on veut l’interroger car il se débat et insulte copieusement les policiers. Remis en liberté, il est dès le lendemain de nouveau en situation d’être confronté à la police. C’est alors que se situe une scène insolite : pour éviter une nouvelle interpellation, l’individu saute dans la Vesdre et de là, baisse son pantalon et exhibe son sexe face aux policiers. Il menace également de tout faire sauter. Suite à cela, il fera quelques semaines de détention préventive, avant d’être remis en liberté en septembre. Ce qui ne l’empêchera pas de récidiver par des faits similaires en novembre. Ce qui lui a valu une nouvelle arrestation.
Et bien entendu, une comparution devant le tribunal correctionnel, où le ministère public avait requis 2 ans de prison ferme. Il a obtenu satisfaction dans la mesure où la peine prononcée est effectivement de deux ans de prison. Mais pas ferme.
Car la défense avait avancé des arguments afin d’obtenir un sursis pour cette peine. C’est ainsi qu’enfant, Joseph avait assisté à l’exécution sauvage de ses parents, ce qui a de quoi perturber n’importe qui. Accueilli à l’âge de 4 ans en Belgique par une famille adoptive, il ne s’est jamais remis de ce traumatisme. Arrivé à l’âge adulte, il a sombré dans l’alcool et la drogue, a rompu les liens avec sa famille et s’est retrouvé à la rue. D’où cet état un peu sauvage. Pour elle, un sursis probatoire serait de nature à le remettre sur les rails. Et c’est effectivement ce qu’elle a obtenu.
(Luc Brunclair)