Madhi est un sujet marocain de 25 ans arrivé en Belgique en toute illégalité en octobre 2021, après neuf ans de vagabondage en Europe. Dès lors, afin d’assurer son maintien dans notre pays, il se met à la recherche sur les réseaux sociaux d’une bonne poire qui pourrait lui assurer un sésame… et il la trouve sur un site de rencontre en la personne de Jenny (prénom d’emprunt) avec qui il se met rapidement en ménage. Et une semaine après, la demande en mariage. Tout aussi rapidement, il la met enceinte, de jumeaux qui plus est. Mais la dame fait une fausse couche en juin 2022, et c’est alors que pour elle, l’enfer a commencé.
Depuis lors, c’est insultes, coups, colères homériques, jusqu’au 15 janvier 2023, jour où il menace Jenny avec un balai puis un couteau, la frappe, et lui lance un couvercle de tagine à la tête. Paniquée, la dame téléphone à sa mère qui prévient la police. Madhi est arrêté, et est depuis lors en prison.
C’est toujours détenu qu’il a dû répondre de violences conjugales devant le tribunal correctionnel, où il niait tout acte répréhensible envers sa compagne. « Je ne suis pas un violent. Elle prend trop de médicament, fait des choses anormales, s’énerve pour un rien. Moi, je lui viens en aide constamment ». Ce qui n’empêche pas les violences.
La grossesse de sa compagne, un jackpot
Pour Me Laetitia Campagna, partie civile, la grossesse de sa compagne était le jackpot, qui lui permettrait d’obtenir les papiers nécessaires pour rester sur le territoire belge. Depuis la perte des bébés, la situation a dégénéré. Jenny a déposé plusieurs plaintes, pourquoi aurait-elle fait cela si ce n’était pas réel ? Elle a réellement peur de lui et demande qu’il ne puisse plus l’approcher.
M. Seret, ministère public, estimait lui aussi que Madhi est un homme impulsif et violent. Alors qu’il prétend que tout va bien dans son couple, un certificat médical établit des hématomes autour des yeux et du cou ainsi que des estafilades au bras qu’il prétend être de l’automutilation. Il réclamait un an de prison ferme.
La défense réclamait, elle, son acquittement au bénéfice du doute, alors qu’il a déjà effectué 4 mois de détention préventive.
Le tribunal ne l’a pas suivie, mais a été quand même très clément, puisqu’il l’a condamné à 10 mois de prison, mais avec sursis pour le surplus de la détention préventive.
(Luc Brunclair)