Etant donné la longueur (plus de 4 heures) du procès mis à charge de deux coureurs cyclistes professionnels, Philippe Gilbert, un ex-champion du monde, et Loïc Vliegen suite à une algarade qui s’est produite au centre de Theux en avril 2016 avec deux automobilistes, coupables selon eux d’un dépassement dangereux, une information importante nous a échappé dans le récit que nous en faisions hier. En effet, en fin de procès, les avocates de Philippe Gilbert (absent au procès) et de Loïc Vliegen ont pris la parole en tant que parties civiles et ont réclamé en dommages et intérêts des sommes astronomiques : 450.000 euros pour le premier, 250.000 euros pour le deuxième.
Il faut savoir qu’à la suite de ce pugilat, Philippe Gilbert a souffert d’une fracture d’une phalange du doigt, ce qui l’a empêché de participer à des courses importantes, telles que Liège-Bastogne-Liège, course qu’ils préparaient justement lors de cet incident, la Flèche wallonne, l’Amstel Gold Race, la Vuelta et le Giro. D’où un manque à gagner éventuel important. Mais Philippe Gilbert veut aussi faire de cette affaire une question de principe, afin d’avertir les automobilistes des conséquences de comportements dangereux vis-à-vis de cyclistes, a expliqué son avocate Me Julie Lodomez. Quant à Loïc Vliegen, qui n’a pas été blessé dans l’aventure, c’est pour les mêmes raisons morales qu’il réclame cette somme importante. En précisant au cours du procès que depuis cet incident, il éprouvait des frayeurs lorsqu’on le dépasse en voiture.
La fracture de Gilbert, une énigme?
Il faut préciser toutefois qu’il y a peu de chances que les intérêts civils soient tranchés lors du jugement du 12 décembre prochain, ils le seront sans doute lors de débats ultérieurs. Et aussi rappeler que le ministère public a réclamé l’acquittement pour les coups des deux frères mêlés à la bagarre, qu’il estime en état de légitime défense, ce qui bien sûr réduirait à néant toute réclamation de dommages et intérêts Et qu’en outre, il a émis des doutes, la qualifiant d’énigme, sur l’origine de la fracture de Philippe Gilbert. Se l’est-il occasionnée lui-même en donnant un coup de poing, ce qui est probable à son estime? Ou encore résulte-t-elle d’une glissade sur la chaussée de l’intéressé, due à ses chaussures de cycliste, comme c’est rapporté par des témoins ? Ou bien est-elle le résultat d’un retournement de la main opéré par un des deux frères, comme l’affirment les deux cyclistes ? Cela reste, pour l’instant, un mystère.
(L.B.)