Le tribunal correctionnel de Verviers a rendu son jugement dans deux affaires concernant des pédophiles récidivistes, qui s’en tirent bien si l’on considère que le ministère public avait chaque fois réclamé une peine de neuf ans de prison : l’un a été condamné à 4 ans de prison ferme, l’autre à 5 ans.
Le premier cas concernait un Jalhaytois, déjà condamné en 2005 à trois ans de prison avec sursis probatoire pour la détention de quelque 30.000 photos pédo-pornographiques, et des abus sexuels sur un garçon de 12 ans. Il avait depuis lors demandé sa réhabilitation, et dans le cadre de celle-ci avait été soumis à une expertise psychologique établissant qu’il n’y avait plus aucun danger de récidive !
Dans le même temps, via de faux profils sur Facebook, il cherchait à établir des contacts avec de jeunes adolescents. Un garçon de 14 ans est tombé dans le piège, et sous la menace de révéler à son entourage qu’il est gay, le contraint pendant un an à des relations sexuelles. Ecoeuré, le garçon finira par porter plainte.
L’homme remettra cela avec un autre garçon de 13 ans, à Malmedy, mais celui-ci parviendra à fuir. En outre, on devait à nouveau découvrir des photos pédo-pornographiques sur son ordinateur.
Face à ce comportement inquiétant, le ministère public avait préconisé de mettre la société à l’abri pour neuf ans. Le tribunal a cependant considéré qu’une peine de 5 ans, dont 4 ans ferme, était suffisante.
Le deuxième cas est plus inquiétant encore. C’est celui d’un Verviétois de 66 ans, Michel Henriet, déjà plusieurs fois condamné pour des abus sexuels sur des mineurs, dont une peine de 8 ans de prison en 2003 pour des abus sur une dizaine d’enfants, dont un de 8 ans ! A peine sorti de prison, on avait découvert sur son ordinateur 87.000 fichiers de pornographie enfantine, ce qui lui avait valu une nouvelle condamnation, en 2013.
Ce n’était pas suffisant pour calmer le pervers, car on l’a surpris a diffusé à nouveau 12 photos de ce type, dont trois photos d’une gamine de 4 ans nue. Cette dernière avait expliqué que l’individu l’avait caressée sur le sexe, ce qu’il niait.
Là aussi le ministère public avait considéré qu’il fallait le mettre pour longtemps à l’abri de la société, et avait requis une peine de 9 ans. Le tribunal ne l’a pas suivi, et l’a condamné à 5 ans de prison ferme. (L.B.)