L’avion de tourisme qui s’est écrasé ce dimanche à Spa a donc coûté la vie à deux personnes. Et l’émotion encore bien vive dans le chef des autorités communales alors qu’elles procèdent depuis ce dimanche aux opérations de nettoyage des lieux. Le plan Source a dû être déclenché. Ce lundi matin encore, des travaux d’excavation et d’évacuation des terres polluées étaient en cours.
Audrey Degrange
Des arbres calcinés et une odeur de kérosène persistante témoignent encore du drame qui s’est, ici, joué ce dimanche. Cette pelleteuse aussi. L’aérodrome de Spa étant situé à proximité des captages de Spa Monopole, le plan d’urgence Source qui regroupent l’entreprise Spadel, les pompiers, la police de l’environnement et la Ville a directement été déclenché pour éviter toute pollution. « Ça a été géré de manière exemplaire, insiste Arnaud Collignon, Responsable Eau et Environnement chez Spa Monopole. Dès que les victimes et la carlingue ont été évacuées, on est passé tout de suite à la dépollution. Déjà hier soir, le plus gros a été enlevé et on est revenu ce matin pour terminer le travail car il reste encore quelques poches de pollution. »
Et c’est bien là toute la plus value de ce plan. Travailler en synergie et surtout très vite pour empêcher les mousses d’extinction et les hydrocarbures d’atteindre la nappe phréatique. « Des analyses sont en cours et on vient de prendre des échantillons qui vont être analysés dans un laboratoire assermenté qui va nous indiquer s’il reste ou non de la pollution et de quel type, explique Gilles Bruck, Echevin de l’Environnement de la Ville de Spa. En attendant, on ne prend pas de risques. On a évacué hier une quinzaine de m3. On est en train de refaire un deuxième container, on peut partir sur une trentaine de m3 au total et donc ces déchets vont être envoyés dans une décharge spécialisée qui va trier la terre en fonction du type de pollution qui sera retrouvé dedans, suite à l’analyse. »
Le risque de contamination de l’eau semble toutefois minime en témoigne l’un des 3 barrages flottants posés directement après la catastrophe par les pompiers et resté blanc. « Ça veut dire qu’il y a eu très peu d’hydrocarbures qui se sont propagés via les eaux de surface. En fait, la majorité a brûlé dans l’incendie de l’avion », poursuit l’hydrogéologue de Spa Monopole.
De quoi rassurer même si la vigilance reste de mise. « On est assez loin des captages donc on n’a pas trop de crainte par rapport à ça mais c’est néanmoins important d’agir vite parce que les polluants, ça bouge et si on en laisse dans le sol, ils pourraient se retrouver dans plusieurs années, voire plusieurs dizaines d’années dans des captages qui sont même assez loin. »
Si tous se félicitent aujourd’hui de la parfaite réaction des différents services dans l’application de cette procédure d’urgence, les pensées vont bien évidemment aux deux victimes de terrible crash.