Les inondations de juillet étaient inédites à plusieurs titres. Les communes et la Région wallonne n’étaient pas préparées à faire face à une telle crise. Comment mieux gérer une telle catastrophe ? Comment reconstruire ? L’Union des Villes et Communes de Wallonie vient d’organiser un grand colloque sur ce thème à destination des mandataires locaux. Il affichait complet. Si l’assistance était nombreuse, les attentes des mandataires locaux aussi. La catastrophe de mi-juillet ayant soulevé de nombreuses questions.
Où en sont les études pour la reconstruction?
Où en est-on exactement 10 mois après les inondations ?À côté de la commission d’enquête, la Région wallonne a lancé plusieurs études pour repenser son territoire. Le grand master plan sur la vallée de la Vesdre sera terminé fin de l’année. Certains principes émergent déjà.
Il faudra adapter nos façons de construire demain, mais aussi le bâti existant. On devra donner davantage de place aux cours d’eau. 85% du bassin-versant est constitué de forêts, de zones agricoles qu’il faudra aussi mobiliser. L’idée est de stocker l’eau sur les plateaux pour éviter que tout directement s’écoule en fond de vallée.
Une autre étude concerne le développement de quartiers durables. Là, nos communes de Limbourg, de Pepinster, de Theux et de Verviers sont concernées. La fin de cette étude est prévue fin juillet.
"On a chaque semaine des demandes de construire au pied de la Vesdre"
L’idée de la Région wallonne était d’aller vite. Mais ce n’est pas encore assez rapide pour certaines communes en attente de balises: "On est confronté, chaque semaine, à des cas concrets: des demandes de permis de construire au pied de la Vesdre, au pied de la Helle, indique Claudia Niessen, bourgmestre d’Eupen. D’après la législation actuelle, on peut octroyer le permis, mais d’après nos expériences, on ne peut pas pas".
Modifier le plan de secteur pour qu’on ne puisse plu bâtir sur certains terrains?
« Une commune peut formuler des propositions d’urbanisation, de la manière dont on peut construire, avec un schéma d’orientation local, par exemple.Ça c’est un outil communal. La Région est prête à l’encadrer. Il y a des subventions qui existent pour développer ce type d’outil, soutient Olivier Granville, chef de cabinet du Ministre wallon Willy Borsus. Le seul outil réglementaire qui reste, il est vrai, il est de compétence régionale, c’est le plan de secteur. Si les études arrivent à la conclusion que, dans certains quartiers, il est opportun de réviser le plan de secteur pour modifier l’affectation, par exemple, on ne pourrait plus construire dans telle ou telle zone, ce sont des choses qu’on est prêt à prendre en considération, mais il faut d’abord laisser les études se finir ».
On l’a encore répété durant ce colloque : l’homme a toujours habité près des rivières. Si certains terrains à bâtir sont désaffectés demain, cette désaffectation sera prudente et mesurée. Avec d’éventuelles compensations financières à la clé.
(Aurélie Michel)