2021 a été une année terrible pour le secteur porcin. En Belgique le secteur produit 3,5 fois plus que ce que l’on consomme. L’exportation vers l’Asie est donc la clé. Mais la peste porcine et le covid ont rendu cette exportation plus difficile. Résultat, l’Europe et la Belgique se retrouve avec beaucoup trop de porcs. Les prix ont donc chuté. Les éleveurs perdent de 50 à 70 euros par porc mais les coûts liés à la production, eux sont de plus en plus chers. " Les céréales sont très chères pour le moment. Et ils représentent 70% du coût de production pour produire des cochons. Il y a aussi les coûts de l’énergie qui ne cessent d’augmenter. Et tout le monde doit y faire face", explique Emilie Willems de la coopérative Porc Qualité Ardennes.
Heureusement il existe des alternatives. La coopérative Porc Qualité Ardenne permet, aux éleveurs, via ses trois filières, de gagner leur vie malgré tout. Là où dans le conventionnel un porc se vend, aujourd’hui, autour de 80 cents du kilo, la coopérative permet de doubler le prix pour le porc fermier et de le tripler pour le bio. "On travaille avec des labels de qualité différenciée. Malheureusement ça ne concerne qu’une petite partie des producteurs mais c’est vrai qu’en misant sur le très local, en misant sur la qualité, on arrive à maintenir nos prix aux clients, ce qui nous permet de continuer de payer nos producteurs", explique encore Emilie Willems.
Loic Beckers fait partie de ces producteurs. Il était bénéfique pour lui d’accéder à cette filière. " C’est un prix garanti toute l’année, un prix correct. C’est une stabilité aussi. C’est la garantie que mes cochons sont pris tout au long de l’année sans me tracasser. Sans cela la crise serait beaucoup plus forte".
Si la situation est déjà intenable pour le conventionnel, elle n’est pas tenable sur du trop long terme non plus pour les filières comme PQA. Le problème d’un plus gros différentiel en boucherie entre le porc industriel et celui de qualité se fait de plus en plus ressentir.