Dès ce vendredi à Bruxelles, vous pourrez découvrir l’expo Mandeville export peintures qui met en scène les oeuvres de Bouli Lanners et Vincent Solheid, deux artistes originaires de notre arrondissement. Cette exposition se tient dans une galerie éphémère jusqu’au 1er octobre et donne à voir les toiles version « grand format » de deux personnalités complices jusqu’au bout de leurs pinceaux!
Le point de départ de cette exposition qui réunit aujourd’hui les toiles de Vincent Solheid et de Bouli Lanners au numéro 2 de la rue Saint-Georges à Bruxelles : c’est l’amitié mais aussi leur goût pour l’art graphique et la peinture. Tous deux ont fait un parcours artistique et si le premier n’a jamais lâché ses pinceaux, le second en poursuivant sa carrière cinématographique s’en est lui éloigné par manque de temps. Aussi, c’est avec un plaisir non feint que Bouli renoue avec la peinture.
"Si on en est là aujourd’hui, explique Bouli Lanners, c’est grâce à Vincent parce que moi je ne comptais absolument pas exposer, parce que l’atelier représente le seul endroit où je n’ai aucune contrainte - le cinéma, ce n’est que des contraintes - et donc, je m’étais dit : je vais pas exposer! C’ est Vincent qui est venu me chercher et qui m’a proposé d’exposer avec lui. Au début j’étais pas trop chaud, et puis, j’ai dit oui, d’accord mais je vends rien. Et puis, finalement, voilà, je me retrouve ici et c’est bien de l’avoir fait. Mais j’ai exposé auparavant. Ma dernière expo date de 1993 à la galerie Flux (Liège) et puis j’ai fait un break".
Vincent Solheid, artiste malmédien protéiforme comme il aime à se présenter, et Bouli Lanners - né à Moresnet - , acteur réalisateur qu’on ne présente plus, se connaissent depuis belle lurette. Ils se sont croisés souvent, ont vécu tous deux à la capitale, se sont un peu perdus de vue avant de se retrouver à Liège, il y a deux ans. Ils sont aujourd’hui voisins non pas de palier mais d’atelier.
"Dans la première partie de l’atelier de Bouli, c’est un peu un bar... en fait c’est carrément un bar, nous avoue Vincent Solheid. Donc, je suis beaucoup chez Bouli et lui vient moins chez moi."
"Mais, poursuit Bouli, on parle quand même peinture. Vincent vient voir mes trucs. On va faire des courses ensemble. On va acheter du matériel ensemble. Ca crée quand même une émulation. Je vais voir les peintures de Vincent et, il n’y a rien à faire ça aide; ça crée une synergie quoi..."
Avec les toiles de Bouli Lanners , on plonge dans des paysages vastes, ouverts, libres avec pour seules frontière le ciel, la lumière et le cadre qui finit même par s’effacer. Vincent Solheid lui, sème ça et là des fragments d’humanité ou ce qu’il en reste dans une sorte de chaos intemporel; une vision brute d’un monde qui explose, s’effrite et annonce peut-être le début d’autre chose…
Deux univers très différents avec pour résultat des oeuvres qui à première vue n’ont rien en commun, quoique …
Ces deux-là, c’est sûr, confirment l’idée que le hasard n’existe pas. Ils devaient se retrouver peut-être parce qu’ils partagent cette même envie de vivre pleinement les choses sans trop se prendre au sérieux puisque la vie est une farce. Et ces deux-là l’ont bien compris!
Résultat une exposition fruit d’une spontanéité juvénile qui fait la nique au convenance et un bien fou par les temps qui courent! (Abi)
Infos : www.galerienardone.be