Un cadeau d’anniversaire, une première expérience ou encore une sortie attendue de longue date, le match de qualification des Diables Rouges pour l’Euro 2024 était pour certains supporters de notre région, un rendez-vous particulier. Ce qui devait être un lundi de fête s’est finalement transformé en une soirée d’angoisse.
Audrey Degrange
Assister à un match des Diables Rouges, Jeanne Gilles en rêvait. Depuis un mois, cette Spadoise partageait sa joie à son entourage et était impatiente de vivre cette première expérience. « Nous, on est arrivé très tôt, on voulait voir un peu l’ambiance autour du stade et on sentait vraiment une belle ambiance, tout le monde arrivait petit à petit, on s’est installé à 19h et voilà, la fête commençait. »
35 000 supporters sont présents au stade Roi Baudouin lorsque la rencontre débute. Sabrina Schmetz accompagne son fils, son mari et un groupe d’amis dont fait partie Frédéric Gabriel. Et rien ou presque ne vient perturber leur début de soirée. « Nous, on n’est au courant de rien, on ne remarque rien, tout est calme et finalement c’est plus par des liens extérieurs, des messages que l’on reçoit qu’on est m’y en garde», témoigne Frédéric Gabriel
« Je ne suis pas rassurée, nous confie Sabrina Schmetz. On ne sait pas vraiment ce qu’il se passe, si c’est vraiment dehors ou s’il y a quelqu’un dedans, on ne sait jamais vu tout ce qu’on a déjà entendu avec les attentats et il faut quand même rester zen car on a un petit garçon à côté de nous et on ne veut pas qu’il ressente notre stress et qu’il sache vraiment à ce moment là, ce qu’il se passe. »
La suite, on la connaît, le match est arrêté. Commence alors pour les supporters une longue attente. « A l’intérieur, c’est resté très calme, étonnamment il n’y a pas eu de mouvement de foule. Les spectateurs sont tous restés en place et ont respecté les consignes données par le speaker. C’était ça qui était plutôt surprenant, raconte Frédéric Gabriel. Savoir qu’à l’extérieur du stade, c’était un peu le bazar alors qu’à l’intérieur du stade, tout se passait vraiment bien. »
« On était en sécurité dans le stade vraiment, assure Jeanne Gilles.On était serein. Il y avait des olà, les gens chantaient, on était en sécurité, on n’avait pas peur du tout.»
Vers 23h30, c’est la délivrance. Les portes s’ouvrent et l’évacuation commence. Tous peuvent enfin rentrer chez eux à la fois soulagés et inquiets. « On sait quand même que la personne est toujours en liberté et on se dit on ne va pas traîner jusqu’à la voiture sachant que les parkings sont fort éloignés et là, on est tout seul dans la rue même s’il y avait beaucoup de policiers autour », reconnaît Sabrina Schmetz.
Comment se sent-on aujourd’hui ?
«Je suis un peu mitigée, je me dis « est-ce que je retournerais à Bruxelles voir un match ? » Certainement car on oublie vite. Mais pas aujourd’hui, il faudra laisser passer un peu de temps», conclut Jeanne Gilles.
Car c’est une nouvelle fois, bel et bien groggy, que toute la Belgique s’est réveillée ce mardi.