Le 19 décembre 44, le pont de l’Amblève à Stavelot est sous contrôle américain. Le colonel SS Peiper est coupé du reste de sa division. Tandis que Peiper poursuit sa progression vers La Gleize, des colonnes allemandes sont envoyées depuis Trois-Ponts pour reprendre la ville de Stavelot. L’une prend la route reliant Trois-Ponts à Stavelot, les autres empruntent le chemin le plus court, par les bois, pour arriver à Ster et Parfondruy. Sur leurs routes, les soldats allemands se livreront à d’horribles atrocités.
Artlette Mignon, pas encore deux ans à l’époque, habitait déjà route de Trois-Ponts, entre Trois-Ponts et Malmedy: "Maman a entendu des pas de bottes qui entraient dans la maison, ils ont eu peur. Maman, qui était native de Waimes, connaissait un peu l’allemand, elle a crié en allemand qu’ils n’étaient que des civils. Mais rien à faire, ils ont tiré. Maman est tombée et mes deux soeurs sont tombées sur elle".
Comme son père, elle est blessée par de nouveaux tirs. Ils se cacheront durant une semaine dans le fenil. Sans manger, pratiquement sans boire. Jusqu’à ce que deux soldats américains les retrouvent
A Parfondruy, un quart de la population est décimée
Monique Thonon habite elle Parfondruy, elle a aussi presque deux ans. Avec sa maman et d’autres voisins, ils sont rassemblés chez les Hurlet. Son papa, lui, a fui la veille avec d’autres hommes du village. Les soldats allemands sont arrivés, "ils ont fait sortir tout le monde. Ils les ont fait entrer dans la laiterie puis ont tiré dans le tas, explique Monique Thonon. Sur les 15 personnes qui avaient là, il y en a 8 qui ont été tuées". Monique Thonon n’en fait pas partie. Elle survit miraculeusement et reste toute l’après-midi, toute la nuit et la matinée au milieu des cadavres avant que Madame Hurlet ne la découvre. "Il était temps qu’elle me retrouve parce que deux heures après les Allemands mettaient le feu à la ferme pour qu’on ne sache pas ce qu’ils avaient fait".