La sècheresse impacte aussi l’activité de nombreux producteurs. A Baelen, Nathalie Peters est fleuriste. Sa particularité ? Cultiver elle-même ses propres fleurs pour réaliser ses bouquets. Si le soleil et la chaleur lui assurent une belle floraison, le manque d’eau l’oblige aussi à adapter sa production.
Audrey Degrange
Une parcelle de 800 mètre carré dans un verger et des fleurs par milliers, c’est le petit coin de paradis de Nathalie Peters. Fleuriste de formation, elle décide voici un an de se lancer dans le slow flower. Cette activité qui consiste à cultiver soi-même ses fleurs au rythme des saisons et surtout sans aucun pesticide ni désherbant. Nait alors l’aventure « «Viens, on sème » et le début d’une toute nouvelle philosophie de travail.
"J’avais toujours toutes les fleurs à disposition des fleuristes mais en me rendant compte que ça venait de très loin et que ce n’était pas très bon pour la planète. Ça a un impact écologique énorme. Du coup, j’ai du me former dans la culture de fleurs parce que je n’y connaissait rien. J’ai travaillé en pépinière donc les bases sont là mais vraiment un plan de culture, je n’avais aucune notion», explique-t-elle.
C’est donc par essai-erreur que Nathalie progresse et élabore son plan de saison. « Je commence l’année au mois de février-mars-avril avec des tulipes et des jonquilles que j’ai planté en premier lieu en octobre dernier et après, on commence avec les premières annuelles comme les soucis et les bleuets et alors tout ce qui est fleurs d’été. Là, le choix est beaucoup plus grand, on prend tout ce qui est champêtre et ce qui pousse chez nous. Et on fait attention à bien marier les couleurs maintenant ce n’est pas évident car c’est la nature qui va décider quand la fleur sera en floraison. C’était comme ça avec les tulipes, j’avais choisi des sortes pour bien aller ensemble et elles ont fleuri à des moments différents donc c’est comme ça on apprend. »
Et comme la Nature fait ce qu’il lui plaît, c’est avec la sècheresse que notre productrice doit aujourd’hui s’accommoder. « Dans le slow flower, on n’est pas censé arroser beaucoup donc je n’arrose mes fleurs qu’à la plantation. Pour le reste, elles doivent s’acclimater mais bon j’ai quand même dû arroser et comme je n’ai pas encore un système d’irrigation, j’ai un gentil fermier qui me dépose de l’eau dans un bac et puis j’arrose à l’arrosoir. Mes bras sont musclés ! », rigole la fleuriste.
Et Nathalie ne s’en plaint pas, elle vit pleinement son rêve.« Il me tenait à coeur de faire quelque chose que j’aime vraiment bien et en même temps faire un geste pour la planète car si chacun fait sa part, il y a peut-être moyen d’y arriver car on sait très bien qu’on ne peut plus continuer à consommer comme on le fait actuellement. »
Nathalie Peters propose donc des fleurs fraîches d’avril à octobre. Des bouquets et des montages séchés seront ensuite disponibles Des créations que vous pourrez, dès la mi-août, découvrir dans son atelier à Baelen. N’hésitez donc pas à pousser sa porte car rencontrer Nathalie, c’est comme ses fleurs, l’assurance d’un sourire pour toute la journée.