Produire de l’électricité grâce à la force du ruisseau de Baelen et la réhabilitation d’une ancienne roue à aubes, c’est le projet, porté depuis quelques années par Hervé Reul. Pour y arriver, il sollicitait une prime de la Région wallonne, elle vient de lui être refusée. Une décision que ne comprend pas le Baelenois à l’heure où les politiques encouragent justement la transition écologique.
Audrey Degrange
Hervé Reul est un amoureux du patrimoine. En 2013, il rachète l’ancienne filature Tiquet située à Forges et la rénove pour en faire deux logements et 3 lofts. Durant les travaux, il tombe sur une ancienne roue à aubes et décide alors, avec l’aide des étudiants de l’Institut Notre-Dame de Malmedy et d’une société spécialisée de la réhabiliter. "Quand j’ai vu cette roue, je me suis dit, il y a vraiment un potentiel de pouvoir refaire de l’énergie, mais je n’avais pas envie que ce soit juste une production électrique, explique Hervé Reul, auteur du projet. Pour moi, il est très important de donner la chance à des élèves de pouvoir participer à de beaux projets comme ça. Ensuite, le côté patrimonial sur lequel je suis très attaché. Et puis, bien entendu, la production d’énergie verte."
60 mille KW, c’est ce qu’espère produire le Baelenois. Si le projet est attrayant, le parcours administratif pour le mettre en place est parsemé d’embûches. Il doit d’abord récupérer un droit d’eau tombé en désuétude. Puis financer une génératrice. Il compte alors sur une prime de la région wallonne. Elle vient de lui être refusée. « On la refuse parce que je décide de faire de la ligne directe donc d’en faire profiter mon entourage et mes voisins et et pas de la ré-injecter sur le réseau ou une collectivité. Comme je n’en n’ai pas autour de moi, il ne reste plus que la possibilité d’Ores. »
Une solution qui ne cadre pas avec la philosophie voulue par Hervé Reul. Son électricité verte il veut pouvoir en profiter et la partager en circuit court. "On a donné des primes pendant des années pour subventionner et inciter les gens à mettre des panneaux photovoltaïques, vous avez des primes pour l’isolation, donc tout pour le particulier. Là, je souhaite faire un projet hydroélectrique et énergie verte pour des particuliers. Et là, on dit non."
Un refus qui sidère Hervé Reul à l’heure où les politiques encouragent justement la transition écologique. "Il faut savoir que la production hydroélectrique, ça se produit jour et nuit. Et donc, c’est une vertu énorme par rapport aux autres alternatives. Aujourd’hui, je demande une prime qui est non pas non plus colossale mais qui est importante et on me la refuse. Donc c’est très très frustrant."
D’autant plus frustrant que les 13 500 euros de la prime étaient nécessaires à la finalisation de ce projet écologique. S’il n’a pas encore décidé de la suite à lui apporter, Hervé Reul espère attirer l’attention sur ce paradoxe encore bien belge et peut-être faire bouger les consciences.