Après une séance de cinéma ce soir, place à un spectacle. Un spectacle pour lequel il faut sonoriser et éclairer l’Espace Georges Deschamps, à côté de l’ancien hôtel de Ville de Herve. Vu sa capacité de 190 places assises, la salle hervienne a pu fonctionner « presque normalement ». Avec une jauge de 200 personnes maximum, les salles de plus grande capacité ne sont plus rentables. Fini aussi pour ces équipes techniques de préparer les événements d’entreprise.
« Grâce au fait qu’on gère des endroits comme ici qui ont quand même pu tourner, on fait aussi des installations dans des écoles, dans des églises, dans des lieux culturels, donc le fait d’avoir fait de la vente a permis de tenir le coup. 50% de chiffre d’affaires, c’est clair qu’on n’a pas gagné de l’argent, mais on a pu laisser tourner la machine », soutient Georges Piron, gérant d’une société active dans la sonorisation et l’éclairage d’événements.
En moyenne, le secteur événementiel a essuyé une perte de 50% de son chiffre d’affaires par rapport en 2019, selon une étude anversoise de la Haute Ecole Karel de Grote. Il continue donc de souffrir après une année 2020 désastreuse. Les licenciements sont nombreux. Parfois, c’est aussi le personnel qui préfère s’en aller: "Le personnel permanent est au chômage covid. On ne sait pas quand la mesure va s’arrêter, mais cela nous permet d’aller rechercher des techniciens à nous mais qui, forcément, ont été cherché des petits boulots là où ils le pouvaient ailleurs, signale Georges Piron. Il y a pas mal de gars qui ont quitté le métier pour partir dans l’élagage d’arbres, chez Proximus, n’importe où pour avoir du boulot plus régulier. Donc, tous les gars dont on a besoin pour le spectacle, on rame beaucoup pour en trouver".
Du personnel expérimenté, il en manquera sans doute à la reprise des événements. Mais cette reprise interviendra-t-elle ? Ça, c’est une autre question. D’après l’étude, les acteurs de l’événementiel interrogés s’attendent à une année 2022 encore difficile financièrement suite aux nombreuses mesures sanitaires et incertitudes qui subsistent.
(Aurélie Michel)