Un Welkenraedtois a comparu devant le tribunal correctionnel où il a été condamné à un an de prison avec sursis probatoire pour détention illégale d’armes, après que les policiers ont du faire face à ce qui semblait être un Fort Chabrol. Mais le sursis probatoire risque fort de n’être jamais appliqué, car l’homme a été arrêté entre-temps pour une autre affaire rien moins que scabreuse.
Lorsqu’en juin 20222 ils se présentent chez Francis, de Welkenraedt, alertés par un frère de ce dernier, les policiers croient avoir affaire à une sorte de Fort Chabrol, car ils savent que l’homme est armé, profondément alcoolique, et qu’il s’est enfermé chez lui, refusant de se rendre. Finalement, ils décident d’enfoncer la porte avec un bélier, et trouvent un homme complètement nu qui tente de se réfugier dans sa salle de bain. Mais il n’est pas armé. Une fois maîtrisé, les policiers découvrent chez lui une carabine chargée, une balle déjà dans la chambre, un fusil de chasse ainsi que 49 cartouches. Arrêté, Francis fera quand même cinq mois de détention préventive.
Pour effrayer les sangliers
Il a comparu devant le tribunal correctionnel pour répondre de détention illégale d’armes, ce qu’il admet en disant qu’il les possédait depuis des années, mais qu’il ne s’en servait que pour effrayer les sangliers qui ravagent son jardin. Autrement, elles sont dissimulées sous son lit. « Oui, mais avec une balle dans la chambre, ce qui peut s’avérer passablement dangereux » lui avait fait remarquer le juge.
Pour une telle prévention, la fourchette des peines peut osciller entre un mois et cinq ans de prison et jusqu’à 25.000 euros d’amende. Mme Albert, ministère public, avait requis un an de prison, avec sursis probatoire avec obligation de suivre un traitement pour son addiction à l’alcool. C’est d’ailleurs ce que préconisait l’expertise psychologique qui avait souligné une forte tendance narcissique et des caractères anti-sociaux ainsi qu’une grande dépendance à l’alcool, ce qu’il niait d’ailleurs, même après plusieurs condamnations de roulage pour cause de conduite en état d’ébriété.
Un sursis compromis
Ce qui arrangeait bien son avocate Me Bourguet qui préconisait aussi un sursis probatoire, l’homme ayant bien besoin d’une cure de désintoxication et d’un suivi psychologique. Il en est conscient d’ailleurs, puisqu’il a de lui-même effectué une démarche pour être admis en cure.
Le tribunal s’est rangé aux avis des uns et des autres, en condamnant Francis à une peine d’un an de prison avec sursis probatoire. Un sursis qui risque bien de n’être jamais d’application, car si Francis s’était présenté libre à l’audience il y a un mois, c’est sous les liens d’en mandat d’arrêt et donc menotté qu’il a comparu pour le prononcé du jugement. C’est qu’il avait été arrêté entre-temps pour une affaire de mœurs qu’on nous annonce pas piquée des vers.
(Luc Brunclair)