Jalal, un Verviétois de 37 ans, était poursuivi devant le tribunal correctionnel pour avoir cassé la figure à Jonas, lors d’une première scène qui se déroule en septembre 2019 dans un café du centre-ville de Verviers, puis lors d’une autre au Tennis de Lambermont celle d’un copain de ce dernier, Patrick, et de la femme de celui-ci dont il a cassé cette fois un pied. Un policier avait été grièvement blessé. Il risquait pour cela 2 ans de prison, peine finalement prononcée ou au choix une peine de travail de 180 h.
Le premier incident a eu lieu selon Jalal lorsqu’il pénètre dans le café où par hasard se trouve Jonas, à qui il est lié par des liens familiaux et qu’il accuse de le harceler depuis quelques temps. Toujours d’après Jalal, Jonas se serait dirigé vers lui de manière agressive et menaçante, alors pour se défendre il lui a donné un coup de poing en pleine figure, lui fracturant le nez.
Quelques mois plus tard, en juillet 2020, Jalal se trouve au Tennis de Lambermont, dans un coin de la cafétéria, lorsque Jonas, qui s’y trouve aussi le dévisage fixement, et puis deux personnes qu’il ne connaissait pas, un certain Patrick et une certaine Géraldine viennent vers lui et l’agressent verbalement en l’insultant. Patrick est un en fait un policier, qui était en civil, et Géraldine est son épouse. « Ils avaient manifestement bu, et j’ai décidé de partir. Mais Jonas a tenté de me barrer la route. Arrivé sur le parking et à ma voiture, les deux me tombent sur le dos. Je suis acculé à ma voiture. Jonas me donne un coup de pied et je valse au sol. Je me relève, sonné, et pour me défendre, je donne un petit coup au visage de Patrick, qui tombe, sans doute à cause de l’alcool. C’est alors que je vois une furie qui fonce sur moi, et je ne fais que l’écarter. Puis je récupère ma fille et je m’en vais. » Sans savoir que Patrick était sans connaissance et en a pris pour plus de 4 mois d’incapacité de travail, et que Géraldine avait la malléole brisée. « Elle a dû chuter sur une pierre » dira-t-il au tribunal.
Une version loufoque
Naturellement, les trois avocats des parties civiles s’accordent pour trouver cette version des faits parfaitement loufoque et la négation totale de la vérité. Qui serait exactement le contraire de la réalité. Selon eux, c’est Jalal qui a provoqué Jonas en lui disant « tu veux que je te mette la même qu’il y a six mois ? » Ce qui est conforté par plusieurs témoignages, au moins huit, qui disent en outre qu’ils ont vu Jalal donner plusieurs coups de pied en plein visage de Patrick qui était à terre. Et ensuite, balayer d’un coup de pied la jambe de Géraldine, venue tenter de séparer celui qui massacrait son mari. « Ce qui l’handicape pour la vie, avec des vis et une plaque dans la jambe » dire son avocat Me Bertrand Thomas, qui réclame 10.000 euros provisionnels pour ces lésions importantes.
Mme Troisfontaines trouve aussi la version du prévenu « à pleurer », alors que tous les témoignages vont dans le même sens, celui d’une extrême violence exercée de la part de Jalal. Et aussi avoir été condamné déjà trois fois pour coups et blessures, en 2010, 2012 et 2015 ! C’est pourquoi elle avait réclamé deux ans de prison ferme.
Bien sûr, son avocat Me Namur, n’a pas la même lecture du dossier, pas aussi évident qu’on veut le présenter. Il y trouve des témoignages disant que c’est Patrick et Jonas qui ont mis le feu aux poudres et des incohérences dans diverses déclarations. Il plaide la légitime défense, et en tout cas l’excuse de provocation.
Mais le tribunal, estimant la majorité des préventions établies, a condamné Jalal à la peine réclamée, commuée en peine de travail de 180 heures, et 1.600 euros d’amende. (Luc Brunclair)