Béatrice, une Theutoise de 50 ans, était poursuivie devant le tribunal correctionnel pour tentative de meurtre sur son compagnon Jean-Paul. Des faits qui se sont déroulés le 27 avril 2020, lors d’une dispute du couple, quand Béatrice se serait saisie d’un couteau d’une lame en céramique de 20 cm et en aurait frappé son compagnon en plein cœur, ne l’atteignant cependant que légèrement. Un geste cependant qualifié de tentative de meurtre, ce qu’elle contestait. « Après avoir bu quelques apéros, nous nous sommes disputés parce qu’il m’avait trompée, il m’a dit qu’il voulait mourir, alors je lui ai tendu un couteau et c’est lui qui est venu s’appuyer dessus » explique t-elle au tribunal.
Une version qui paraissait bien fantaisiste. D’abord, elle était folle de rage parce que Jean-Paul avait lâché son chien. Ensuite, lorsqu’elle appelle les secours, elle déclare qu’elle vient de mettre un coup de couteau à son homme. Puis elle a eu plusieurs versions de l’incident, en disant d’abord que c’est lui qui l’a menacée avec le couteau,qu’elle a réussi à détourner contre lui, et ensuite qu’elle a saisi le couteau en le tendant vers lui en lui disant « tu peux me tuer si tu veux. » . Et à la police, elle se présente comme l’auteur du coup de couteau.
En plus, il y a la première déclaration de Jean Paul lui-même, qui précise qu’elle était ce soir là très énervée, jalouse et agressive, et qu’elle lui a donné le coup de couteau en criant « je vais te trouer. » Ce qui avait convaincu Mme Lanza, ministère public, qu’à ce moment précis, elle avait bien l’intention de le tuer. Deux des critères pour établir l’intention de tuer sont rencontrés, à savoir la dangerosité de l’arme utilisée et la zone vitale où le coup est porté. Elle réclamait une peine de 2 ans de prison.
Mais pour la défense, Béatrice n’avait évidemment aucune intention de donner la mort à son compagnon, sinon elle aurait enfoncé beaucoup plus la lame de 20 cm et n’aurait pas appelé les secours. Or, la blessure n’est que minime et superficielle. Elle demandait donc la requalification des faits en coups et blessures volontaires, et une peine limitée à une suspension du prononcé.
Le tribunal l’a suivi en partie, en requalifiant effectivement les faits en coups et blessures volontaires, mais en condamnant Béatrice à une peine autonome de probation, c’est-à-dire des conditions à suivre sans qu’une autre sanction ne soit prononcée. (L.B.)