Le 4 avril dernier, la police est appelée à Malmedy et sur place, elle trouve un homme et trois enfants dehors, qui disent que Valérie (prénom d’emprunt), 43 ans, a carrément voulu tuer son compagnon et père de leurs trois enfants. Le couple s’était disputé à propos de la volonté de leur fils aîné de pratiquer le ramadan, car le père Eric s’était rallié à l’islam et entraînait ses enfants dans cette voie, ce que à quoi s’opposait leur mère Valérie. A un moment donné, Valérie s’est équipée d’un couteau de cuisine de 17 cm et a surgi derrière son compagnon en pointant le couteau sur la gorge d’Eric. Mais le fils aîné, Nicolas (idem) 14 ans, témoin de la scène, est parvenu à dévier la main de sa mère, qui ne fera que blesser son compagnon au menton.
Valérie est donc accusée devant le tribunal correctionnel où elle a comparu détenue de tentative de meurtre. Et où elle reconnaît avoir vu rouge ce jour là, suite aux injures proférées continuellement par son compagnon, et aux maltraitances quasi quotidiennes qu’elle subissait. Mais elle nie avoir eu l’intention de le tuer, mais simplement avoir voulu marquer son intention de ne plus se laisser faire.
Mais pour M. Seret, ministère public, l’intention homicide est bien établie. Il suffit pour cela de s’en référer aux dires de leur fils, qui dit que sa maman a voulu égorger son père. Il réclame donc une peine de 4 ans de prison.
Mais Me Julie Peutat, son avocate, pense que l’intention de tuer n’est pas démontrée. Elle resitue le parcours compliqué de sa cliente, violée par son père toxicomane alors qu’elle avait moins de dix ans. Puis battue dans la famille d’accueil où elle avait été placée, avant de rejoindre sa mère où elle a été à nouveau violée par son beau-père ! Ce qui lui a valu une hospitalisation à Lierneux pendant sept ans ! Et un nouvel enfer avec Eric où elle a été victime pendant des années de violences physiques et psychologiques et où elle était quasiment cloîtrée. On peut donc comprendre son geste d’exaspération, même si exagéré.. C’est pourquoi elle demande une requalification des faits en coups volontaires, et un sursis probatoire pour la peine prononcée.
Jugement le 12 août (L.B.)