Raymond (prénom d’emprunt) est avec sa femme une famille d’accueil d’enfants retirés de leur famille par le SPJ (Service de protection de la jeunesse), et même un lieu d’accueil d’urgence. Des enfants, ils en ont eu pas mal, et même cinq ou six enfants à la fois. Parmi eux, Bernadette (prénom d’accueil) atteinte d’un retard mental, qu’ils accueillent alors âgée de 18 mois, et qui restera chez eux jusqu’à ses 18 ans.
A l’âge de 20 ans, en janvier 2017, après avoir passé le nouvel an chez eux, elle accuse Raymond de divers attouchements sur ses parties intimes, et même d’un viol digital. Accusations qu’il nie farouchement. « Ce qu’elle dit est tout à fait faux, je n’ai jamais touché aux enfants que j’ai eus » proteste-t-il.
Mme Lanza, ministère public, estime qu’il y a assez d’éléments probants pour le condamner à 2 ans de prison. Il n’y a aucun esprit de vengeance dans sa dénonciation, qu’elle a faite par peur pour les autres enfants. La magistrate n’a aucun doute sur l’atteinte à l’intégrité sexuelle. Pour le viol, elle ne tranche pas. « Bernadette a dit plusieurs fois qu’il l’avait pénétrée, mais une fois elle s’est contredite en disant qu’elle s’était défendue et qu’il ne l’avait pas pénétrée. » Au tribunal à juger. Mais elle souligne que Raymond est toujours accueillant. « On ne peut pas laisser faire ça » dit-elle.
Me Heins, son avocat, réclame évidemment son acquittement, au moins au bénéfice d’un doute raisonnable qui doit s’imposer. « Rien ne vient fonder le viol et les violences, et les éléments avancés sont contestables et du reste contestés, alors qu’elle est décrite comme ayant tendance au mensonge et à la manipulation. » Et il l’a obtenu, Raymond étant acquitté, même pas au bénéfice du doute.(L.B.)