Vedia - DR
Il est 6h37 le 13 février 2017 lorsque Gilles Vanderheyden se rend à son travail à Welkenraedt. En venant de la rue Defays à Pepinster, il percute un camion circulant sur la rue principale, la rue Neuve, et perd la vie dans cet accident. A cet endroit du carrefour figurent des feux lumineux. Manifestement, un des deux a brûlé le feu rouge.
« Ce n’est en tout cas pas moi » dira Pascal (54 ans) le chauffeur du camion. Au moment de l’impact, son tachygraphe indique qu’il roulait à 57 km/h, ce qui constitue un léger excès de vitesse, mais sans incidence sur la gravité de l’accident, selon un expert.
Pascal a cependant été poursuivi du chef d’homicide involontaire devant le tribunal de police de Verviers, où les parties civiles, en s’appuyant sur des analyses techniques de rapports d’experts, parfois contradictoires, et notamment des questions de secondes du phasage des feux, ont tenté de prouver qu’il est impossible que ce soit la victime qui ait brûlé le feu. Mais c’est avec les mêmes données techniques du phasage des feux que la défense a tenté de démontrer la bonne foi du conducteur du camion.
Face à ces clans opposés, l’avis du ministère public, était loin d’être tranché. « A défaut d’éléments techniques probants, malgré de multiples expertises, nous ne pouvons que nous appuyer sur des suppositions, mais nous n’avons aucune certitude que c’est le comportement du chauffeur du camion qui est la cause du décès de M. Vanderheyden. » Par conséquence, il avait requis l’acquittement de Pascal.
C’est aussi la conclusion à laquelle aboutit le juge M. Ossena : « Force est de constater que nombre d’arguments avancés par les uns et les autres se situent au niveau de simples suppositions, et ne permettent pas d’établir avec certitude une faute du prévenu » énonce le juge qui, dans une appréciation toute personnelle précise-t-il, estime que les éléments du dossier lui donnent à penser que c’est la victime qui a brûlé le feu rouge. Et même que la cause du décès de Gilles est probablement due au non port de la ceinture de sécurité.
Pascal est donc acquitté du chef d’homicide involontaire. Il devra juste payer 320 euros d’amende pour excès de vitesse et non port de la ceinture de sécurité, lui aussi. (L.B.)
