C’est un dossier particulièrement horrible qu’a eu à traiter le tribunal correctionnel de Verviers : un père de famille de trois enfants était accusé de maltraitance et d’abus sexuels, et notamment envers sa fille de moins de 10 ans qu’il considérait comme sa femme. Il avait écopé de 7 ans de prison ferme, il y a un an. Par défaut, car l’individu s’était évaporé dans la nature. Il a entre-temps été repris et embastillé Il a fait opposition à ce jugement. En vain, car le tribunal a maintenu la sentence : 7 ans ferme.C’est cette fois en présence de l’accusé, un certain Tonio (prénom d’emprunt pour protéger les victimes) 36 ans, que le tribunal correctionnel a ouvert ce dossier sordide, initié par le fils aîné Antoine (idem). Ce dernier a ainsi dénoncé son père qu’il dit être une pourriture afin de libérer sa sœur Georgette (idem) de son joug. Car ce père considérait sa fille comme si elle était sa femme, dormait avec elle, en abusait sexuellement alors qu’elle n’avait pas 10 ans. Antoine dit qu’il l’a entendu se plaindre de lui faire mal et demandé d’arrêter.
Outre ces sévices sexuels, il était excessivement brutal avec ses trois gosses, mais aussi ses compagnes successives, dont une était mineure. Et bien sûr, l’alcool et la drogue, notamment cocaïne, complètent un décor misérabiliste au possible.
Des gosses à recadrer
Face à ces accusations, Tonio a nié tout, admettant juste des enfants difficiles qu’il fallait recadrer par des pieds au cul ou de petites tapes sur la tête. Bien sûr, il niait tout abus sexuel sur Georgette, confortée dans un premier temps par celle-ci qui se montrait attachée et loyale vis-à-vis de son papa, en admettant mériter les punitions subies. Mais plus tard, elle avouera qu’elle tenait dans la famille le rôle de mère, que les abus sexuels avaient commencé lorsqu’elle avait 5 ans et demi et ont duré pendant neuf ans, qu’il la frappait pour obtenir ce qu’il voulait et que cela pouvait parfois durer pendant des heures. Des propos confirmés par son plus jeune frère, souffrant d’ailleurs d’un retard mental, qui parle de son père comme étant un fou et un pédophile.
Pour toutes ces horreurs, le ministère public n’avait réclamé qu’une peine assez modique de 5 ans de prison, mais le tribunal, chose rare, est allé au-delà en condamnant Tonio à 7 ans de prison ferme, en considérant que les déclarations faites au dossier sont claires, précises et circonstanciées, et confirmées par plusieurs personnes, et que les faits commis l’ont été dans une structure familiale où chacun est en droit de se sentir en sécurité. (Luc Brunclair)