Le constat n’est pas neuf, il manque de main d’oeuvre dans le secteur de la construction. 60 métiers sont concernés dont celui de fontainier. La pénurie est telle que 4 grandes entreprises wallonnes ont décidé de s’associer pour former 66 fontainiers en partenariat avec le Forem. Une première en Wallonie.
Audrey Degrange
Poser une canalisation, rechercher et réparer une fuite, prélever un échantillon ou encore effectuer des relevés d’index, tous ces gestes n’ont aujourd’hui plus de secret pour Miguel Pires Lopes. Voici trois ans, alors qu’il travaille dans l’Horeca, il décide de changer de vie et de se former au métier de fontainier. «On m’a dit que c’était un métier où on était toujours dehors. Tous les jours c’est différent, on peut visiter pas mal d’endroits selon le secteur où on travaille, c’est ça qui m’a motivé à postuler pour la SWDE. » Et quand on lui demande les qualités d’un fontainier? « C’est surtout être à l’écoute du client, explique-t-il. Savoir se débrouiller en cas de problème qu’on soit seul ou accompagné. Puis être capable de travailler par tous les temps que ce soit la pluie ou la neige, c’est pas toujours évident mais on fait en sorte que ça se passe bien. »
Epanoui, Miguel ne regrette pas son choix. Ce profil, que ce soit la Société Wallonne des Eaux basée à Verviers, Wanty à Binche, Nonet à Namur ou encore Tegec à Liège, ces entreprises le recherche activement. Elles ont donc décidé d’unir leurs forces, une première en Wallonie. «Finalement les entreprises qui participent avec la SWDE à l’opération sont nos sous-traitants, fait remarquer Eric Van Sevenant, Président du Comité de Direction de la SWDE. L’idéal n’est donc pas de nous mettre en concurrence pour aller capter le demandeur d’emploi. L’idée est plutôt de dire, comment, en nous mettant ensemble, on peut renforcer l’attractivité vers des métiers qui offrent de vraies perspectives d’emploi durable dans le secteur de l’eau.
66 postes de fontainiers sont à pourvoir. Pour trouver les perles rares, trois formations « coup de poing pénuries », véritablement taillées pour ces 4 sociétés, sont actuellement organisées par le Forem au Polygone de l’Eau. « Eux, ils sont sûrs d’avoir la ressource après laquelle ils pleurent. Je rappelle que c’est un métier en pénurie, note Marie-Kristine Vanbockestal, Administratrice générale du Forem. Ils contrôlent et suivent l’évolution du demandeur d’emploi qui se forme puisque la formation a lieu en entreprise et donc c’est tout bénéfice. Et nous, Forem, c’est vrai que c’est un gros investissement dans nos centres. On veut bien passer beaucoup de temps à se préparer et se concerter mais si on sait qu’on a 66 demandeurs qui vont vers l’emploi alors c’est tout bénéfice pour tout le monde. »
Et c’est bien là toute la plus-value de ce parcours de formation sur mesure. Au minimum 80 % des candidats se verront proposer un contrat à durée indéterminée. « Tous ceux qui termineront la formation avec succès seront engagés confirme Grégory Cambier, Directeur des Ressources Humaines pour le Groupe Wanty. On a parlé de 10-15 personnes et ça nous permet de recréer des équipes et donc de répondre à d’autres chantiers. Pour le moment, on doit en refuser car on n’est pas capable, avec nos équipes, de répondre à la demande. »
Les premières séances d’information à destination des demandeurs d’emploi intéressés sont prévues ce 27 juin à Frameries et 4 juillet à Dinant. Verviers devrait suivre. Inscription obligatoire via agenda.leforem.be
