Le 17 août 2018, Pascal Marinelli (33 ans) se rend chez son oncle Jean (72 ans) à Malmedy muni d’un couteau, défonce sa porte et lui porte deux coups de couteau, un au thorax et l’autre à la tête, puis s’en va. Le pauvre homme restera un gros mois dans le coma, avec pronostic vital engagé, suivi de nombreux mois d’hospitalisation et de rééducation. Ce n’est qu’en janvier 2019, fort diminué et ne pesant plus que 39 kilos qu’il rentrera chez lui pour y décéder le 30 mai, sans qu’on puisse relier de façon certaine la cause de son décès aux coups reçus.
C’est donc pour tentative d’assassinat pas moins que Pascal Marinelli comparaît devant le tribunal correctionnel, libre. Il n’a d’ailleurs pas fait l’objet d’un seul jour de détention préventive. « Il me dénigrait partout en me traitant de fainéant. Ce jour là, au téléphone, il m’a dit « ferme ta gueule, gros porc ». Cela m’a tellement énervé que je me suis rendu chez lui, j’ai défoncé la porte comme il n’ouvrait pas. Si j’ai pris un couteau c’est dans l’intention de lui faire peur. Mais dans la colère, le coup est parti tout seul. C’est un accident ! » déclare-t-il au tribunal.
Mais c’est avec conviction que Mme Herman, ministère public, déclare l’intention homicide avérée et la préméditation sans aucun doute possible. Etant donné la personnalité inquiétante du prévenu telle que dégagée par une expertise psychiatrique très négative, elle réclame 6 ans de prison.
Son avocate parle d’un geste impulsif, sans réelle intention homicide. Elle évoque une certaine forme de provocation, alors que son oncle n’arrêtait pas de lui faire des remarques acérées sur son mode de vie. « Cela a fini par déborder » dit-elle en sollicitant une simple peine de probation, c’est-à-dire des conditions à suivre sans qu’une sanction effective ne soit prononcée.
Jugement à quinzaine. (L.B.)