En 2014, Jason (30 ans actuellement) était condamné à 18 mois de prison avec sursis probatoire pour avoir abusé de son jeune frère, âgé de 14 ans. Jason avait expliqué son geste par « une voix dans sa tête qui lui a dit de faire ça » ! Ce qui rejoint la description qu’ont faite de lui les experts psy : un être intolérant à la frustration, impulsif, quasiment psychopathe, bref dangereux, présentant un risque important de dérapage. Certes, grâce à un traitement adéquat, ses pulsions sont canalisées, mais il faut accompagner ce traitement d’un suivi et d’un encadrement solide.
Mais à son assistant de justice, Jason avoue qu’il est toujours attiré par les jeunes garçons, et qu’il a d’ailleurs couché avec un garçon de 14 ans, Denis (nom d’emprunt). Lequel lui a signalé dès leur première rencontre qu’il n’avait que 14 ans ! Ce qui ne l’empêchera pas de vivre une dizaine de jours au domicile de Denis, et d’entretenir avec lui une relation à laquelle les parents de Denis ne trouvaient aucun problème. Pour Mme Herman, ministère public, il s’agit d’une personnalité inquiétante, sujette à risque de récidive élevé, puisqu’il admet lui-même qu’il ne peut pas se contrôler. Pour elle, il serait judicieux de désigner un psychiatre, pour voir s’il n’y a pas matière à internement. Ou alors, le condamner à 40 mois de prison.
Ce n’était pas du tout l’avis de son avocate, qui réclamait son acquittement. Car pour elle, l’aveu de Jason à son assistant de justice, relevait du fantasme, du délire, ainsi que le confirment les dénégations de Denis, la prétendue victime. Sinon, on n’a aucune preuve de ces soi-disant abus de son client.
Après une expertise psychiatrique, le tribunal n’a pas jugé nécessaire de l’interner, et considérant la relation litigieuse comme établie, inflige à Jason une peine de 40 mois de prison, avec encore un sursis probatoire pour le surplus de sa longue détention préventive. (L.B.)